L’annonce de l’inéligibilité de Marine Le Pen propulse le jeune et ultra-populaire président du Rassemblement national comme recours évident. Mais est-il bien raisonnable de viser la présidence de la République à 31 ans ? La perspective a de quoi donner le vertige.
En l’an 1617, Louis XIII, âgé de seulement 15 ans, lance la révolte contre sa mère, Marie de Médicis : il fait assassiner son favori, Concini, écarte la régente du royaume, la force à s’exiler et entame un long règne sur la France et la Navarre. Deux fois plus âgé que le monarque à l’aube de sa rébellion, Jordan Bardella peut-il prendre prétexte de l’empêchement de sa « mère » en politique, Marine Le Pen, pour s’imposer comme le candidat du Rassemblement national à l’élection présidentielle ? A priori, rien n’indique que ce scénario puisse devenir réalité. Au contraire : depuis que les juges du tribunal correctionnel ont infligé à la « candidate naturelle » du RN le camouflet des cinq ans d’inéligibilité avec exécution immédiate de la peine, c’est comme si le juvénile président du parti avait ravalé ses ambitions élyséennes.