La philosophe Monique Canto-Sperber, chercheuse émérite au CNRS et ancienne directrice de l’École normale supérieure (ENS), signe « La liberté cherchant son peuple : Libéralisme populaire contre tentation populiste » (Calmann-Lévy). Un essai audacieux et stimulant, qui défend une vision libérale de la politique, seule voie pour apaiser le ressentiment, réparer la justice sociale et permettre à la liberté de retrouver son peuple.
Dans La liberté cherchant son peuple : Libéralisme populaire contre tentation populiste (Calmann-Lévy), Monique Canto-Sperber donne à voir une inversion troublante du récit républicain du peintre Delacroix dans son tableau La Liberté guidant le peuple. Une liberté orpheline, privée de corps social à incarner, dans un paysage politique saturé de contraintes administratives, d’injonctions au conformisme et de dogmatisme progressiste ; non plus triomphante sur les barricades, mais perdue dans les méandres d’un État qui prétend aider les plus modestes, tout en affaiblissant leurs capacités d’agir.
À travers ce renversement symbolique, la philosophe plaide pour une politique authentiquement libérale, non pas dans sa version élitiste et abstraite, mais comme outil concret de justice sociale. Elle défend une réforme pragmatique des leviers essentiels : le SMIC, la retraite, l’école, là où s’ancrent les inégalités qui frappent les plus modestes.
À LIRE AUSSI : “La Grève”, d’Ayn Rand : la dystopie libertarienne qui a inspiré l’administration Trump et la Silicon Valley