Alors que le Liban commémore les 50 ans du début de la guerre civile en 1975, une question continue d’agiter la politique nationale : celle du désarmement du Hezbollah. Cette milice chiite, soutenue par l’Iran, a depuis des années tissé un réseau militaire parallèle à l’État et impliqué le Liban tout entier dans sa dernière guerre contre Israël. Une guerre qui, depuis le 8 octobre 2023, a laissé le sud du pays en ruines, provoqué des déplacements massifs, et ramené le spectre d’un conflit régional permanent.
« Seul l’État, son armée et ses forces de sécurité protègent le Liban », a déclaré le président Joseph Aoun, à la veille des commémorations du 13 avril. À travers ce discours solennel, prononcé depuis la capitale, il entend poser les bases d’un nouveau pacte républicain. D’un revers sec de la main, il balaye les critiques formulées contre une armée jugée passive depuis le début des hostilités. Lors de la guerre, alors que le sud du Liban subissait les bombardements israéliens quotidiens et que certains quartiers de Beyrouth vivaient au rythme des explosions, beaucoup se sont demandé pourquoi l’armée restait cantonnée à des fonctions logistiques, gardant des entrées d’immeubles ou des parkings. Aoun, ancien chef de la troupe, tente de restaurer la légitimité d’une institution largement discréditée : « Toute arme hors du cadre ou de la décision de l’État menace les intérêts du Liban. »