Secteur particulièrement exposé à l’international, celui de la parfumerie et des arômes s’est bien comporté en 2024, à l’instar des données publiées en début d’année, faisant état d’un secteur tirant la croissance de la cosmétique, représentant un milliard sur le 1,4 milliard que représente cette croissance globale et 8 milliards d’euros qui on considère le montant des exportations.
Positionné sur le segment des matières premières naturelles, Robertet confirme le bon comportement de la filière. Le groupe familial, basé à Grasse, tablait sur une croissance de 7% pour 2024, les indicateurs du premier semestre tenant compte de coûts d’achat moindre des matières premières. « Nous bénéficions de vents favorables et notamment de succès dans des catégories à forte marge comme la fine fragrance », ajoutait alors Jérôme Bruhat, son directeur général, dans un entretien accordé à La Tribune.
Marchés de croissance
Robertet récolte les fruits de sa stratégie qui l’a menée à investir et renforcer des positions stratégiques. L’acquisition du spécialiste de l’extraction au CO2 supercritique, Phasex, en novembre 2024, est venu soutenir la présence Outre-Atlantique, les Etats-Unis représentant alors 35% au chiffre d’affaires du groupe. Robertet a également agrandi son Centre créatif à New-York et inauguré, début avril, son nouveau Flavors Creative Center dédié à la recherche et l’innovation à Piscatawey dans le New Jersey.
Mais le groupe investit aussi beaucoup en Asie, une partie du monde qui fait partie intégrante de la feuille de route de Jérôme Bruhat, désireux de conforter Robertet sur ce marché. « Nous n’oublions pas l’Asie qui reste, sur un modèle de croissance moyen-long terme, notre priorité », précisait le directeur général à La Tribune il y a quelques mois.
De la même façon qu’aux Etats-Unis, le groupe a réalisé des investissements récents, notamment avec l’ouverture d’un Créative Center en Chine, destiné à innover sur les arômes et parfums. Un nouveau centre de création de parfum a aussi été inauguré à Singapour.
Les nouveaux marchés que constituent l’Asie, le Moyen-Orient et l’Amérique Latine, contribuent à la croissance du groupe familial, qui, pour rappel, a modifié son actionnariat, précisément pour se doter les moyens financiers de son ambition. Le Fonds Stratégique de Participations (FSP) et Peugeot Invest ont ainsi rejoint le capital de Robertet, chacun à hauteur de 7,1%. Un actionnariat qui n’en reste pas moins majoritairement familial, détenu par la famille Maubert.
Perspectives optimistes mais prudentes
Les premiers indicateurs sont également positifs, le chiffre d’affaires au premier trimestre ayant enregistré une croissance de 5,5%. Reste à connaître les conséquences que la guerre commerciale pourrait avoir sur l’activité et la stratégie de Robertet. Ses dirigeants appellent à un optimisme prudent. Le prochain point d’étape, en juin, ne sera sans doute pas encore significatif, si l’on tient compte de la suspension de 90 jours ordonnée par Donald Trump. Septembre le sera davantage, mais les nouveaux marchés devraient néanmoins servir de relais.