Une « situation extrêmement tendue » pour assurer l’équilibre entre l’offre et la demande d’électricité en France. Les mots choisis par RTE, l’organisme chargé de cette mission de service public, sont forts : dans un courrier envoyé vendredi à de nombreux opérateurs (fournisseurs, producteurs, traders…), celui-ci pointe des « difficultés d’équilibrage du système » qui l’obligent à « recourir à de moyens post-marché exceptionnels et coûteux ». De quoi rappeler les pires moments de 2022, lorsque RTE alertait sur le risque d’un manque de courant dans le pays, et préparait la population à d’éventuelles coupures.
Et pourtant, c’est désormais le problème inverse qui se pose : depuis quelques semaines, l’Hexagone génère trop d’électrons par rapport à la consommation réelle, même en exportant massivement. Or, pour que le réseau ne « saute » pas, l’offre doit toujours être égale à la demande. Et c’est là que le bât blesse : RTE peine à brider suffisamment de moyens de production, notamment renouvelable, pour atteindre cet équilibre. « Les prix de marché sont tellement bas qu’énormément de centrales sont déjà à l’arrêt. Mais ça ne suffit pas, et il manque des capacités d’ajustement à la baisse », pointe Emeric de Vigan, consultant dans le domaine de l’énergie.