Dans un nouveau film au ton délicieusement décapant, le cinéaste du « Nom des gens » (en 2010) n’hésite pas à s’attaquer à l’un des sujets les plus sensibles du moment : les bouleversements induits par le mouvement #MeToo. Au cœur de son récit, une policière infiltrant un groupe de féministes « enragées » et un acteur accusé à tort d’agression sexuelle.
Clouer au pilori la bien-pensance est sa saine obsession. Après Le nom des gens, comédie explosive où une militante de gauche (Sara Forestier) rééduquait ses ennemis politiques par le sexe, et La lutte des classes, fiction détonante sur un couple de bobos (Leila Bekhti et Edouard Baer) ne jurant que par l’école publique, mais inscrivant son gamin dans une école privée, Michel Leclerc se déchaîne dans Le mélange des genres, la première comédie française à aborder frontalement le néoféminisme, ses dérives, et notre époque obsédée par les « identités » et les « genres ». Au cœur du film : Paul (Benjamin Lavernhe), acteur raté et homme moderne revendiqué : « je suis un homme démoli, pardon, déconstruit », s’exclame-t-il. Notre pauvre héros est accusé (à tort) de viol par Simone, flic en perfecto (Léa Drucker) qui infiltre un groupe de néo-féministes vengeresses : Les hardies. Avec ses personnages loufoques et maladroits, Leclerc s’amuse et nous amuse avec des thèmes brûlants et s’apprête, peut-être, à susciter quelques polémiques.