La trêve annoncée samedi par le président russe Vladimir Poutine, à l’occasion de Pâques, n’aura duré que quelques heures. Dès la nuit de samedi à dimanche, des bombardements et assauts ont été signalés sur plusieurs fronts, selon Kiev. Dans un message posté dimanche, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé que l’armée russe poursuivait ses attaques, malgré les engagements pris publiquement par Moscou.
« L’armée russe tente de donner l’impression générale d’un cessez-le-feu, tout en poursuivant dans certaines régions des tentatives isolées d’avancer et d’infliger des pertes à l’Ukraine », a écrit le chef de l’Etat ukrainien, citant un rapport militaire.
Selon ce rapport, 387 bombardements et 19 assauts russes ont été recensés samedi soir, avant minuit, suivis de 59 bombardements et cinq attaques supplémentaires dans la nuit. Kiev s’était dit prêt à respecter cette trêve, et même à la prolonger « au-delà du 20 avril » pour ouvrir une fenêtre diplomatique. Mais face à la poursuite des hostilités, le président ukrainien a promis une riposte « symétrique ».
Moscou parle d’attaques ukrainiennes
De son côté, la Russie affirme avoir été visée par des tentatives d’attaques ukrainiennes dans la région de Donetsk, qu’elle contrôle en grande partie depuis 2022. Selon le ministère russe de la Défense, « des unités ukrainiennes ont tenté durant la nuit d’attaquer les positions russes dans les zones de Sukhaya Balka et Bogatyr », mais ces offensives auraient été « repoussées ». Un journaliste de l’agence publique russe RIA Novosti a indiqué avoir entendu plusieurs explosions à Donetsk dimanche matin. La trêve décrétée unilatéralement par Vladimir Poutine devait durer de 15h GMT samedi à 21h GMT dimanche. Elle était censée marquer « un geste humanitaire », selon le Kremlin, qui avait toutefois prévenu que ses troupes resteraient prêtes à « une réponse immédiate » en cas de violation.
La proposition russe intervenait dans un contexte de blocage diplomatique. Vendredi, Donald Trump avait menacé de retirer les États-Unis des discussions parallèles engagées avec Kiev et Moscou, faute de progrès. Aucune avancée n’a été enregistrée depuis.
Un important échange de prisonniers
Pour Volodymyr Zelensky, cette nouvelle tentative de trêve – la troisième depuis 2022 – n’a servi qu’à des fins de communication. « Le mal reculera, et la vie triomphera », a-t-il déclaré dans une allocution de Pâques, rappelant que la guerre dure désormais depuis 1.152 jours. La journée de samedi a toutefois été marquée par un important échange de prisonniers : 246 militaires ukrainiens contre 246 Russes, ainsi que plusieurs blessés de chaque côté. Les Émirats arabes unis, médiateurs du processus, ont salué « le plus grand échange depuis le début du conflit ».
(Avec AFP)
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