Sous la médiation active du sultanat d’Oman, des représentants américains et iraniens se sont retrouvés samedi à Rome pour tenter de ranimer un canal diplomatique sur le nucléaire iranien. Une semaine après un premier échange organisé à Oman, la rencontre a duré quatre heures, dans deux salles distinctes de la résidence de l’ambassadeur omanais. Selon les deux parties, les discussions ont été « constructives » et des progrès ont été réalisés.
« Les négociations avancent », a confirmé le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi. Côté américain, un haut responsable a salué des progrès « directs et indirects », tout en confirmant une nouvelle réunion prévue la semaine prochaine à Oman. Selon la diplomatie omanaise, l’objectif reste un accord « équitable, durable et contraignant », qui garantirait à la fois l’absence d’arme nucléaire en Iran et la levée des sanctions occidentales.
Une stratégie de« pression maximale »de Donald Trump
Ce dialogue intervient dans un contexte de méfiance persistante. Depuis son retour à la Maison Blanche, Donald Trump a réactivé sa stratégie de « pression maximale » sur Téhéran, tout en affirmant qu’il n’était « pas pressé » de recourir à l’option militaire. « Le chemin vers un accord n’est pas sans embûches », a reconnu samedi le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaïl Baghaï. La veille, Abbas Araghchi avait exprimé ses « sérieux doutes » sur les intentions américaines, fustigeant les « demandes déraisonnables » de l’émissaire américain Steve Witkoff, qui réclame un démantèlement complet du programme nucléaire iranien.
Téhéran insiste sur ses « lignes rouges » : aucune discussion ne portera sur son programme balistique ou ses alliances régionales, notamment avec le Hezbollah au Liban ou les Houthis au Yémen. « Aucun sujet autre que le nucléaire n’a été abordé samedi », a précisé Abbas Araghchi
Depuis le retrait unilatéral des États-Unis de l’accord de 2015, l’Iran a progressivement étendu ses activités nucléaires. Selon l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), l’Iran enrichit désormais de l’uranium à 60 %, bien au-delà du seuil fixé par l’accord (3,67 %), sans atteindre pour autant le niveau militaire (90 %). Le chef de l’AIEA, Rafael Grossi, a averti cette semaine que l’Iran n’était « pas loin » de disposer des capacités nécessaires à la fabrication d’une bombe. Israël, pour sa part, continue de faire pression : « Je ne reculerai pas, même d’un millimètre », a aussi déclaré samedi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
(Avec AFP)
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