C’est un nouveau coup de massue pour l’aciérie française et européenne ! La direction d’ArcelorMittal vient d’annoncer aux représentants du personnel un plan de suppressions de postes dans « sept sites du nord de la France ». Le détail de ces annonces n’a pas été encore communiqué. Sommes-nous face à un ajustement à la marge ou une véritable nouvelle saignée industrielle ?
À l’heure où nous publions ces lignes, les syndicats ni la direction n’ont encore donné suite aux sollicitations de La Tribune pour connaître les premiers chiffres. Mercredi après-midi, un comité social d’entreprise était en cours pour la partie France, au siège français de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), et un autre, au niveau européen, à Luxembourg, pour présenter ce plan. Selon l’AFP, il pourrait concerner 600 postes sur les 7 100 basés dans le nord du pays. ArcelorMittal dispose précisément d’implantations à Dunkerque, Florange, Basse-Indre, Mardyck, Mouzon, Desvres et Montataire.
Cette annonce intervient dans un contexte déjà morose pour le groupe industriel sur le plan social. Si ArcelorMittal a annoncé un investissement de 53 millions d’euros pour son site de Fos en mars dernier, il a en revanche mis en pause son très important investissement de production d’acier décarboné dans le nord de la France, à Dunkerque. Ce qui a laissé craindre aux collaborateurs des jours à venir plus sombres.
Une crise avant tout européenne
De plus, en fin d’année 2024, la filiale ArcelorMittal Centres de Services (AMCS) a confirmé la fermeture prochaine des sites de Reims (Marne) et de Denain (Nord) et la disparition à venir de 136 emplois. « Les PSE ont été récemment validés par la Dreets et les premières notifications de licenciement économique seront envoyées le 1er juillet », confie un syndicat de la filiale joint par La Tribune.
Par ailleurs, selon nos informations, des réflexions sont actuellement menées en interne pour délocaliser jusqu’à 30% des fonctions supports d’ArcelorMittal vers l’Inde ou la Pologne.
Cette réorganisation des effectifs n’est pas unique dans le secteur. Son concurrent allemand, Thyssenkrupp, a annoncé fin novembre 11 000 suppressions de postes d’ici 2030 dans sa branche acier. Une saignée qui s’explique par une crise de la sidérurgie au niveau européen. « En dix ans, la production d’acier en Europe est passée de 7 % de la production mondiale à 4 % », regrettait il y a peu Stéphane Séjourné, vice-président exécutif de la Commission européenne et commissaire chargé de la prospérité et de la stratégie industrielle. « Il y a des sites en voie de fermeture, il y a urgence à agir », ajoutait-t-il alors.
En cause ? Des surcapacités chinoises, à bas coûts, qui accaparent le marché européen et nuisent aux sidérurgistes du continent, des prix de l’énergie qui ont augmenté pour ces industriels électro-intensifs et des marchés qui se ferment, notamment avec les droits de douane de 25 % pour l’acier et l’aluminium qui entre en territoire américain. Ce qui a obligé la Commission européenne a présenté un plan de sauvetage en urgence.
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Pierrick Merlet