Google au bord du précipice. Déjà reconnu coupable en août dernier de monopole illégal dans le marché de la recherche en ligne, le géant de Mountain View attend désormais de savoir à quelle sauce il va être mangé. C’est tout l’enjeu du procès historique qui se tient à Washington depuis le 21 avril. Pendant trois semaines, le juge fédéral Amit Mheta va à nouveau interroger le régulateur de la concurrence, la Federal Trade Commission (FTC), et la firme technologique, puis décider quelles mesures coercitives l’État américain va imposer pour rétablir la concurrence dans la recherche en ligne.
Or, ce marché est éminemment stratégique pour Google. C’est le pilier de sa puissance économique depuis deux décennies, avec un record de 350 milliards de dollars de revenus en 2024 et 100 milliards de dollars de bénéfices. C’est aussi, et surtout, la pierre angulaire de son développement dans l’intelligence artificielle générative : son monopole dans la recherche en ligne, renforcé grâce à l’écosystème large de produits et services associés (le navigateur Chrome et le système d’exploitation mobile Android notamment, mais aussi toute la régie publicitaire) fait de l’entreprise une porte d’entrée, ou gatekeeper, du Web. Et les données issues de la recherche en ligne sont cruciales pour entraîner Gemini, son modèle d’IA générative concurrent de ChatGPT d’OpenAI.