Soutenue par les GAFAM et les profits des grands laboratoires américains installés sur l’île, l’économie irlandaise est particulièrement exposée aux revirements d’un Donald Trump moins sensible que ses prédécesseurs à la « diplomatie du trèfle ».
Au sortir de la pandémie, alors que les pays de la zone euro accusaient le coup, l’économie irlandaise connaissait une période de grâce : une croissance à deux chiffres en 2021 et 2022, une situation de quasi-plein emploi, et un PIB par tête qui n’est dépassé, en Europe, que par celui du Luxembourg. Le tout pour un pays d’à peine plus de 5 millions d’habitants. Le triple choc du Brexit, de la crise sanitaire et de l’inflation liée à la guerre en Ukraine ne semble alors pas entraver les performances économiques de l’île.
Tous ces indicateurs reposent cependant sur une variable commune : les États-Unis. Si l’Irlande s’en sort bien, c’est qu’elle est sous perfusion américaine, boostée par les investissements directs à l’étranger (presque 500 millions d’euros venus des USA en 2022), et par les profits records engrangés par les laboratoires installés sur son territoire, où ils bénéficient d’un faible taux d’imposition sur les entreprises (12,5 %, contre 21,3 % en moyenne dans l’Union européenne).