L’hebdomadaire Le Point vient d’annoncer — et d’assumer — le licenciement de 58 personnes, dont une partie (des correcteurs) doivent être remplacés par de l’intelligence artificielle. Ce discours témoigne de la fin d’un tabou autour de la promesse selon laquelle « l’IA ne remplace pas les humains, elle les aide ». Un mantra encore largement répandu dans les entreprises, mais qui s’écorne, à mesure qu’un langage plus direct s’impose : celui de l’IA qui devient une véritable force de travail remplaçant l’existante, humaine. Les termes « salariés IA » ou « collègues virtuels » commencent ainsi à se démocratiser dans le discours marketing des entreprises tech.
Dernier exemple en date : Jason Clinton, directeur de la sécurité des systèmes d’information chez Anthropic, explique au média américain Axios que les « employés IA » devraient émerger d’ici à un an. Ils disposeraient d’une mémoire, d’un rôle défini au sein de l’entreprise, et même de leur propre compte et mot de passe. Leur niveau d’autonomie serait plus élevé que celui des agents IA actuels, qui se contentent de tâches bien précises — répondre à des appels clients, envoyer des mails — affectées par un salarié. OpenAI, Salesforce ou encore Google commercialisent déjà ce type d’agents.