Au dernier trimestre 2024, 1,83 million de foyers étaient bénéficiaires du revenu de solidarité active (RSA), selon la Caisse d’allocations familiales (Caf). Une allocation sociale versée sous conditions de ressources, et dont le coût financier s’est élevé à 3,05 milliards d’euros sur cette période.
Mais derrière le versement du RSA se cachent des réalités de vie très différentes pour les allocataires : retraités pauvres qui cumulent prestation et pension, bénéficiaires dans l’incapacité médicale de travailler, personnes découragées face à l’impossibilité de trouver un emploi…
Dans une étude, l’Insee détaille les raisons qui expliquent l’inactivité des bénéficiaires du RSA. Un phénomène qui n’a rien de mineur : le taux d’inactivité des allocataires — à savoir, être ni employé ni au chômage —, a atteint presque 55 % au cours du second semestre 2024, selon l’organisme public.
Trois raisons principales
L’inactivité s’explique d’abord par une mauvaise santé. Parmi les allocataires du RSA, 16,2 % le sont en raison d’une invalidité ou de problèmes de santé. Et les 55-64 ans sont les plus touchés « plus d’un bénéficiaire du RSA inactif sur deux » est concerné, pointe l’Insee.
Ensuite vient la famille. Près de 15 % des bénéficiaires inactifs le justifient pour des « raisons familiales ». Et, enfin, les études. Elles constituent l’une des principales raisons de l’inactivité pour près de 13 % des allocataires.
Trois raisons secondaires
Près de 4 % des bénéficiaires du RSA motivent leur inactivité pour des « motifs temporaires ». Selon l’Insee, on parle ici de « vacances, de déménagements ou encore d’attente de résultats de démarches antérieures [dans la recherche d’emploi] ».
Le « découragement » dans la recherche d’un travail, même s’il ne concerne que 2,2 % des allocataires inactifs, reste aussi un phénomène inquiétant.
Dernier motif selon l’Insee : la retraite. Grosso modo, 2 % des bénéficiaires inactifs du RSA perçoivent une petite pension qu’ils peuvent cumuler, à certaines conditions, avec leur allocation.
Inscription automatique à France Travail
Depuis l’entrée en vigueur, le 1er janvier 2025, de la loi « pour le plein-emploi », les allocataires du RSA sont inscrits automatiquement à France Travail (ex-Pôle emploi) et contraints de justifier d’au moins quinze heures d’activités hebdomadaires. Une manière pour l’administration d’accentuer les contrôles sur les bénéficiaires et de faire baisser le taux d’inactivité.
Avant même l’entrée en vigueur de cette réforme, l’Insee observait, au cours du second semestre 2024, une différence notable entre allocataires de ce minimum social : le taux d’inactivité des inscrits à France Travail s’élevait à 44,3 % alors que celui des non-inscrits culminait à 63,6 %.
À lire également
Jean-Victor Semeraro