Le podcast Scouting, consacré aux talents émergents qui se cachent dans les clubs français, a consacré son dernier épisode à Robinio Vaz. Le jeune attaquant de l’OM a déjà montré tout son talent avec l’équipe de Roberto De Zerbi et a même été élu homme du match contre Strasbourg. Le directeur du football Medhi Benatia, responsable du groupe Pro 2 à Marseille Ali Zarrak et le conseiller sportif du joueur racontent l’éclosion de Robinio Vaz.
L’OM tenait à sécuriser sa pépite et l’a donc fait signer jusqu’en 2028: Robinio Vaz, 18 ans, a déjà crevé l’écran lors de ses apparitions avec l’équipe première, au point de finir avec le trophée d’homme du match contre Strasbourg en provoquant un penalty. Le signe de son talent, de sa polyvalence et de sa maturité.
Marseille y croit beaucoup. C’est ce qu’on raconté les intervenants du podcast Scouting, que RMC consacre aux jeunes talents du football. Ce jeudi, Robinio Vaz – dont le prénom est évidemment lié à un Robinho bien connu du football – était au coeur de l’épisode.
Déjà sur les tablettes de Lorient quand il était à Sochaux
Ali Zarrak, responsable du groupe Pro 2 à l’OM, a notamment raconté comment il avait repéré le jeune homme à Sochaux, un an avant sa signature à Marseille.
“C’est une histoire qui remonte à avant mon arrivée à l’OM. Mercato d’été 2023, je suis responsable du recrutement au FC Lorient. A l’époque Sochaux a quelques soucis financiers et je donne consignes à mes équipes et recruteurs de me faire remonter, par génération, les joueurs qui peuvent être intéressants. Rapidement avec les vidéos qu’on peut trouver, il ressort”, raconte-t-il. “On l’invite à Lorient, à passer une journée et à visiter les installations. On se met quasiment d’accord pour qu’il rejoigne le club si Sochaux déposait le bilan. Sochaux conserve finalement le centre, se maintient en National donc il est reparti. Entre temps je suis arrivé à l’OM et dans les constitutions d’effectifs pour 2024-2025, il s’est avéré qu’on manquait de ce profil. J’ai repensé à lui, j’avais continué de le suivre. Il a eu une saison 2023-2024 un peu plus compliquée et les quatre fois où je me suis déplacé, il était remplaçant.”
Edmond, conseiller du joueur, raconte d’ailleurs l’apport de son expérience à Sochaux: “Robinio est arrivé de Sochaux dans un endroit avec un nouveau cadre de vie, des règles différentes, il y a eu une phase d’adaptation. Quand Sochaux l’a fait venir, ils ont insisté sur l’importance du comportement en disant que s’il validait les étapes, le club le ferait avancer. Il a donc joué le jeu. A certains moments, Pierre-Alain Frau (directeur du centre de formation de Sochaux) était beaucoup derrière lui dans le sens positif. Il a parfois voulu marquer le coup en le mettant remplaçant, pour le piquer.”
Robinio Vaz est un peu le symbole de la volonté de l’OM de miser sur la formation et de faire de la place pour les jeunes talents. Une politique notamment portée par contre Strasbourg quand il obtient son penalty. C’est quelqu’un qui provoque et qui est, pour moi, vraiment un profil de football moderne.”
Il a découvert l’équipe première… après une suspension de cinq matchs
Malgré son jeune âge, Robinio Vaz a donc pu goûter au groupe professionnel et a surtout connu ses premières apparitions avec l’équipe première. L’OM a rebondi sur sa suspension avec la Pro 2 (victimes d’insultes racistes, il avait réagi en jetant un ballon dans la foule) pour lui offrir cette opportunité: “On l’a fait monter après une exclusion avec l’équipe réserve en Corse. Il avait pris cinq matchs, on l’avait senti un peu affecté par cet évènement. Comme il travaillait bien, qu’il était sérieux, qu’il enchaînait les buts, on avait envie de le récompenser. On l’a fait monter avec le groupe”, raconte Medhi Benatia. “Et quand le coach l’a vu, il l’a tout de suite aimé, il a dit ‘ça c’est un petit qui n’a pas froid aux yeux’. Il n’a pas peur, pas de pression, quand tu vois son comportement avec le groupe c’est un petit déterminé et qui a faim. Ce sont des petits comme ça qui peuvent réussir à Marseille.”
“Sa première au Vélodrome? Je lui demande ce que ça fait, il me répond ‘bah ça va, c’était cool!'”
“Faire une première entrée en Ligue 1, ce n’est pas facile pour un jeune joueur. Mais à l’OM encore moins. C’est vraiment un trait de personnalité chez lui qui est un vrai confort”, résume Ali Zarrak, responsable du groupe Pro 2. Et pourtant, il confie la réaction assez hallucinante de Robinio Vaz après sa première au Vélodrome: “Comment il a réagi? Comme après un match au quartier (rire). Je le vois sortir dans les tunnels au Vélodrome, avec son petit trophée d’homme du match après Strasbourg. Je lui demande ce que ça fait, il me répond ‘bah ça va, c’était cool!’ C’est aussi simple que ça. Il était heureux, fier mais je ne l’ai pas senti changé. Il sait que c’est une étape mais pas un aboutissement du tout.”
D’abord excentré sur le front de l’attaque à Sochaux, Robinio Vaz aura finalement été repositionné dans l’axe à l’OM. Une réussite due à sa polyvalence, ses qualités de vitesse et de jeu de la tête. Une rareté à cet âge.
“Il va pourvoir progresser, je pense, sur comment être plus mobile et plus disponible dans le jeu. Parfois je ne voudrais pas qu’il se contente de prendre la profondeur parce qu’il va très vite. Je veux qu’il vienne, qu’il décroche et qu’on puisse beaucoup plus s’appuyer sur lui parce qu’il a toutes les qualités pour jouer dos au jeu. Il faut qu’il le comprenne et qu’il vienne participer au jeu”, demande le directeur du football marseillais Medhi Benatia. “Mais ça fait partie de son adaptation, dans le groupe pro tu sais qu’il ne faut pas perdre la balle. Ce sont des étapes qu’il va devoir passer avec la réserve. Après il aura toutes les qualités pour venir au Vélodrome, décrocher, prendre plus de risques dans le jeu parce que techniquement il n’est pas embêté avec ses pieds. Ce serait bête de ne pas en profiter.”
Mais à l’OM, on croit beaucoup en lui et en sa progression. Surtout avec un tel amour pour le foot: “C’est un gamin qui aime le foot. Il va voir les matchs des gamins au campus par exemple. Pro 2, même quand il ne joue pas, il faut voir les matchs. Parfois il faut même le freiner parce qu’il est prêt à faire quatre ou cinq heures de bus pour y aller. Une fois la pro 2 joue à Lyon, il était blessé mais il était prêt à faire quatre heures de bus juste pour aller voir le match”, raconte Ali Zarrak. A l’OM, la passion du foot est plus qu’une qualité. C’est un impératif.