Trop woke pour les uns, pas assez Charlie pour les autres… le corps du Pape était encore chaud que les réactions politiques les plus inattendues fusaient des quatre coins de l’Hexagone. « Marianne » fait le point sur les idéaux de Jorge Bergoglio, le Pape François.
« Il était le pape le plus proche du message de Jésus », déclame l’ancien candidat socialiste à la présidentielle Benoît Hamon. « Un bilan mitigé aux yeux des progressistes », selon Mediapart, qui s’étonnait – doux Jésus ! – de le voir « pourfendre l’IVG ». Pour Philippe de Villiers, François était tout simplement un « woke ». Pardonnez-les, Seigneur, ils ne savent pas ce qu’ils disent…
Était-il sans-frontiériste ?
Le 8 juillet 2013, l’évêque de Rome effectue le premier voyage de son pontificat à Lampedusa, petite île italienne au cœur de la crise migratoire. Il dénonce alors la « mondialisation de l’indifférence ». « Nous sommes tous des migrants », martèle-t-il. Une prise de position maintes fois réitérée durant près de douze ans. « Il n’a fait que rappeler l’hospitalité au sens biblique et l’option préférentielle pour les pauvres soulignée dans Vatican II », commente l’éditeur et théologien Jean-François Colosimo. Il est vrai que la doctrine sociale de l’Église insiste sur la nécessité d’accueillir correctement, comme demandé dans la Bible. « Si un étranger vient s’installer dans votre pays, ne l’exploitez pas. Traitez-le comme s’il était l’un des vôtres. Tu l’aimeras comme toi-même : car vous avez été vous-mêmes étrangers en Égypte », lit-on dans le texte sacré (Lévitique 19:33-34).