Bastien Ohier / Hans Lucas
Confidentiels
Par Marianne
Publié le
Que se passe-t-il dans les coulisses de l’actualité ? « Marianne » laisse traîner ses oreilles… Au menu également cette semaine : en campagne pour la présidence des Républicains, Laurent Wauquiez s’apprête à adouber la ministre de la Culture Rachida Dati à la mairie de Paris.
Wauquiez soutient Dati
Après un timide adoubement de la ministre de la Culture Rachida Dati en réunion de groupe, Laurent Wauquiez s’apprête à lui rendre la pareille. Une missive sera bientôt adressée à l’ensemble des militants LR parisien. « Notre devoir est de libérer enfin Paris de la gestion calamiteuse d’Anne Hidalgo, écrit Wauquiez. Rachida Dati est la seule qui peut nous débarrasser de cette gauche. »
Le député de Haute-Loire se voit déjà à la tête des LR dont l’élection aura lieu le 17 mai : « Président du parti, je m’engage à lui apporter tout le soutien de notre mouvement politique. » Et il n’oublie pas non plus de glisser un petit tacle à son adversaire, l’actuel ministre de l’Intérieur : « J’ai décidé, contrairement à Bruno Retailleau et à ses soutiens, de soutenir pleinement la réforme de la loi électorale [loi en débat pour élire directement le maire dans les villes de Paris, Lyon et Marseille] » L’ambiance risque d’être sympa en conseil des ministres.
L.C.
XVIe arrondissement cherche maire
Depuis les révélations qui mettent en cause le sénateur et ancien maire du XVIe arrondissement de Paris, Francis Szpiner, accusé de « corruption » (attribution d’un HLM en échanges de faveurs sexuelles), de nombreux questionnements remontent à la surface. La perquisition a été faite dans le « bureau du maire », nous dit la presse. Donc, celui de Jeremy Redler, qui lui a succédé en 2023 après son élection comme sénateur ?
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Non, celui de Szpiner : le sénateur jouit toujours d’un bureau à la mairie de Paris. D’une secrétaire aussi, Latifa M. Quant à Redler, il s’est attaché les services d’une directrice de cabinet, Astrid R., dont la page LinkedIn indique qu’elle est « directrice de cabinet de Francis Szpiner » ! Que dire, en outre, de l’édito que le sénateur continue de signer dans le journal du XVIe ? Ou des signatures du maire Redler ET du sénateur Szpiner sur les communiqués ou les envois postaux en provenance de la mairie ? Quant au service de déontologie de la mairie de Paris : pas de son, pas d’image.
F.D.
Retailleau, l’Élysée est sceptique
Depuis son accession à la place Beauvau en septembre dernier, Bruno Retailleau n’a pas ménagé ses efforts en termes de communication. Chouchou de l’empire Bolloré, le Vendéen enchaîne les « unes », déroule des saillies anti-immigration, multiplie les annonces chocs sur le narcotrafic et affiche une grande fermeté vis-à-vis de l’Algérie. Mais avec quel bilan, 8 mois plus tard ? Pas lourd, à en croire un proche d’Emmanuel Macron : « Les Français veulent de l’action, alors que Retailleau se distingue par sa com’. Il pourrait vite être rattrapé. » Et voir sa cote de popularité en pâtir ? C’est ce qu’on semble penser à l’Élysée.
M.J.
Des satellites mettent à nu les secrets d’Israël
Les images des sites israéliens les plus « sensibles », tel le réacteur nucléaire de Dimona, ou des bases de Tshahal, sont désormais disponibles sur les réseaux sociaux. Leurs photos ou des vidéos les concernant sont, en effet, disponibles grâce à des satellites commerciaux avec une haute résolution pouvant repérer des cibles de 40 cm. Pendant des années, une disposition des États-Unis a interdit aux compagnies privées américaines gérantes des satellites de diffuser ce type de documents concernant Israël avec une telle précision.
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Mais cette censure est de moins en moins efficace, à la suite de la multiplication des entreprises étrangères disposant d’un réseau de satellites, qui n’ont pas de raison de se soumettre aux injonctions de Washington. Résultat : des travaux d’agrandissement censés rester secrets de la centrale de Dimona, considérée par les experts étrangers comme au cœur de l’arsenal nucléaire de l’Etat hébreu, sont disponibles pour le tout-venant, de même que des opérations militaires en cours à Gaza ou au Liban ! Pour le moment, Tsahal n’a pas trouvé de parade technologique pour empêcher ces renseignements d’être étalés sur la place publique.
J.L.
La loi du plus fort
Aux « mauvais perdants », qui se plaignent de la complexité des nouveaux statuts des Écologistes et du verrouillage démocratique du parti par Marine Tondelier, l’entourage de la secrétaire nationale tout juste réélue a une réponse toute prête : « On a fait trois tours de votes internes, 40 élections, que leur faut-il de plus, demande un proche de la patronne des verts. Je peux vous assurer que les courants minoritaires pèsent beaucoup plus dans les instances que leur poids politique réel. » Quant à la complexité, elle viendrait notamment, selon la même source, des voies de recours internes « réclamées par ceux-là mêmes qui hurlent à l’usine à gaz aujourd’hui ! » Ingrats, ces écolos ?
L.N.
Vert de trouille
Chez François Ruffin, on se résout peu à peu l’idée qu’une primaire de la gauche « non insoumise » sera la meilleure chance de s’imposer comme candidat de l’union pour le député de la Somme. Dans cette perspective, l’écologiste Marine Tondelier fait faire quelques cauchemars à l’entourage du quasi-candidat à la présidentielle : « Si on combine la hype médiatique de la veste verte, le fait qu’elle sera probablement la seule femme sur la ligne de départ et l’électorat d’une primaire, elle a de quoi faire peur. » Mais pas à Jean-Luc Mélenchon.
T.V.
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Cathos tradi-comiques
La scène était belle et remplie d’espérance pour les fidèles Corses venus assister à la messe, le 15 décembre dernier à Ajaccio. Et pour cause : le Pape François avait choisi l’Île de beauté, plutôt que la réouverture de Notre-Dame (chacun son mauvais goût) pour son « tour de France ». Dans l’assistance, au premier rang, on trouve des têtes connues : Bruno Retailleau, des membres de son cabinet, mais aussi le député européen François-Xavier Bellamy.
En bref, une brochette de cathos conservateurs qui ne pouvaient, sous aucun prétexte, louper ce spectacle. Or, selon des témoins, le ministre de l’Intérieur et ses amis ont fait grincer des dents quelques religieux lors de la messe. Juste avant la communion, lors de l’allocution du cardinal Bustillo, la fine équipe se lève et s’éclipse… pour accueillir en grande pompe Emmanuel Macron, devant des fidèles quelque peu interloqués. Une gaffe de lèse-papauté ?
F.D.
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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne