La directrice du service médical de l’Office français de l’immigration et de l’intégration de 2017 à 2025 revient pour « Marianne » sur les critiques qui visent l’AME et le statut d’« étranger malade » délivré par la France, accusé d’entretenir une filière d’immigration.
Directrice du service médical de l’Office français de l’immigration et de l’intégration de 2017 à 2025, le docteur Thanh Le-Luong a été en charge de la mise en œuvre du titre de séjour pour les étrangers malades. Aux premières loges, l’ex-patronne de Santé publique France a observé l’évolution des demandes. Pour la première fois, cette sommité de la médecine humanitaire, qui a notamment exercé en Afghanistan, a accepté de s’exprimer publiquement, pour Marianne.
Marianne : À côté de l’aide médicale d’État (AME), dont bénéficient des personnes en situation irrégulière, il existe le titre « étranger malade ». À quel besoin correspond-il ?
Thanh Le-Luong : Le titre de séjour pour soins permet à des étrangers d’accéder à une situation régulière afin de se faire soigner. Grâce à cette régularisation [d’une durée qui varie selon le traitement], ils vont bénéficier d’une prise en charge par l’assurance maladie, c’est-à-dire par la solidarité nationale contributive. L’AME et l’assurance maladie, à travers la protection universelle maladie (Puma), sont les deux systèmes qui permettent à des étrangers non européens non cotisants d’accéder aux soins en France.