Une poignée d’hommes hommes politiques s’emploie à diffuser l’idée que le président ukrainien a sa part de responsabilité dans la guerre qui ravage son pays. Comment expliquer leur défiance ?
Il le mérite peut-être un peu, non ? Volodymyr Zelensky, nouveau Churchill pour les uns, bandit corrompu et cocaïnomane pour les autres, à la tête d’une bande d’« ukraino-nazis » prêts à dépecer son pays, inspire des sentiments contraires. Pas vraiment nuancés. D’un côté, des thuriféraires énamourés, du genre Raphaël Glucksmann ou Ursula von der Leyen. De l’autre, des critiques acerbes, estimant que l’Ukraine a provoqué la guerre en se rapprochant de l’Otan et de l’Union européenne, et ne fait rien pour l’arrêter aujourd’hui.
Ferry se noie
Là où les premiers ont vu dans l’algarade du Bureau ovale, le 28 février, une séance d’humiliation organisée par Donald Trump et son vice-président, J.-D. Vance, les seconds ont plutôt considéré qu’on ne gagnait rien à demander de l’aide en survêtement et en oubliant de dire merci. Dernier exemple en date, Luc Ferry, estimant, le 12 avril, sur LCI : « [Vous pouvez inviter] tous les intellectuels moralistes que vous voudrez, ils vous diront autre chose que moi, parce que je regarde les choses en face, et que je pense que c’est l’Ukraine qui a déclenché cette guerre, avec la guerre du Donbass, et que c’était une connerie monumentale que de déclencher, en 2014, une guerre contre les russophones de l’Est. »