Dans « Le Système Victoria », adaptation du roman éponyme d’Éric Reinhardt paru en 2011, le talentueux Sylvain Desclous met en scène une businesswoman prédatrice et un homme qui se tue au travail. Entretien avec un metteur en scène obsédé par la politique et le pouvoir.
Il change de registre à chaque film, mais il a de la suite dans les (bonnes) idées. En 2022, dans La campagne de France, documentaire insolent, Sylvain Desclous filmait l’exercice délicat de la citoyenneté en suivant les élections municipales d’une petite ville de la « France profonde » : Preuilly-sur-Claise, en Indre-et-Loire.
En 2023, dans De grandes espérances, thriller politique et social, il mettait en scène un jeune couple (incarné par Rebecca Marder et Benjamin Lavernhe) préparant les oraux de l’ENA dont les convictions humanistes étaient ébranlées par le mensonge, la culpabilité et la fréquentation des sphères du pouvoir.
Le cinéaste accomplit la passe de trois avec Le Système Victoria, très libre adaptation du roman éponyme d’Éric Reinhardt. Dans cette fiction ambiguë et paranoïaque, il dépeint les relations passionnelles entre David Kolski (Damien Bonnard), en charge de la construction d’une tour dans le quartier de la Défense, et la mystérieuse Victoria (Jeanne Balibar), DRH d’une multinationale aux activités obscures. Rencontre.