Suite aux attaques répétées de Trump contre les dirigeants ukrainiens et européens, la future coalition allemande qui doit réunir les conservateurs aux sociodémocrates a décidé d’envoyer un signal fort à ses alliés européens et à l’Ukraine en libérant les dépenses militaires de tout carcan budgétaire. Le plan doit encore être voté au Bundestag la semaine prochaine. Pour les conservateurs et leurs électeurs, le changement de paradigme budgétaire est brutal.
Il aura fallu à peine dix jours entre la date du scrutin et l’annonce historique faite hier pour que la doctrine de la rigueur budgétaire défendue par les conservateurs vole en éclat. Pendant toute la campagne électorale, les deux chefs de l’Union conservatrice (CDU/CSU) Friedrich Merz, probable futur chancelier, et le Bavarois Markus Söder, ont en effet promis qu’ils continueraient à limiter les dérives budgétaires quitte à tailler dans le social. Le second a même assuré qu’il n’était pas question de modifier le frein à l’endettement inscrit dans la Constitution. Chaque année, ce corset budgétaire limite le nouvel endettement annuel limité à 0,35 % du PIB. Il n’est possible d’emprunter plus qu’en cas de crise et pour une durée limitée, comme pour la lutte contre le Covid.