Les Nations unies le savent, elles rentrent dans une zone de turbulences sans précédent. Les attaques de la Maison-Blanche contre ses agences se multiplient, de même que le bouleversement des alliances au sein du Conseil de sécurité, où Washington vient de voter par deux fois en faveur des Russes. Fin du multilatéralisme annoncé par certains ? Nécessité de réforme ? Les interrogations sont plus brûlantes que jamais.
On l’attendait, il est arrivé. Le fameux tweet qui bouscule tout. Le 1er mars, sur X, un activiste texan, fervent partisan de Donald Trump, Gunther Eagleman, postait le message suivant : « Il est temps de quitter l’Otan et l’ONU ». Réponse d’Elon Musk quelques heures plus tard : « Je suis d’accord. » Autant dire que l’offensive est proche.
En supprimant 92 % des financements étrangers de l’USAID, l’Agence des États-Unis pour le développement international, le secrétaire d’État américain Marc Rubio avait déjà provoqué un vent de panique au sein des ONG et de nombreuses agences de l’ONU, entraînant de fait l’arrêt brusque de dizaines de programmes d’aide.
Le 28 février, le secrétaire général de l’organisation, Antonio Guterres, avait exprimé son inquiétude : « De l’aide humanitaire vitale au soutien aux communautés vulnérables qui se remettent de la guerre ou des catastrophes naturelles, du développement à la lutte contre le terrorisme et le trafic de drogue, les conséquences seront particulièrement dévastatrices pour les personnes vulnérables du monde entier ».