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Automobile : à force de revirements sur les droits de douane, Donald Trump perd les constructeurs en route

avril 30, 2025
in @La Tribune, Économie
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Automobile : à force de revirements sur les droits de douane, Donald Trump perd les constructeurs en route
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La Tribune - Economy

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Donald Trump a voulu rassurer le secteur automobile ce mardi, en vain. Celui-ci n’arrive plus à suivre les multiples revirements du républicain. Le président américain a en effet annoncé un allègement du fardeau des droits de douane pour les constructeurs fabriquant aux États-Unis avec des pièces importées.

« Nous voulons simplement les aider pendant cette période de transition. Du court terme », a déclaré Donald Trump avant son départ pour le Michigan, où il devait fêter ses 100 premiers jours au pouvoir mardi soir. « S’ils ne pouvaient pas avoir de pièces détachées, nous ne voulions pas les pénaliser », a ajouté le président américain.

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Tous les véhicules importés sur le territoire américain sont taxés à 25 % depuis le 3 avril, et les pièces détachées sont supposées être touchées au plus tard le 3 mai. Le décret présidentiel signé mardi exempte les constructeurs automobiles de payer d’autres taxes douanières, comme celles sur l’acier ou l’aluminium, pour éviter un cumul. Ces nouvelles dispositions sont rétroactives au 3 avril.

Un dispositif de réduction pendant deux ans

Par ailleurs, la Maison-Blanche a annoncé sur son site Internet la création d’un dispositif de réduction pendant deux ans de la facture douanière des constructeurs.

Il s’agit « d’une déduction et non d’un remboursement », a précisé un responsable du ministère du Commerce, affirmant que cette période de deux ans avait été jugée suffisante par les industriels pour installer une chaîne d’approvisionnement aux États-Unis. À ce stade, aucune précision concernant les importations de Chine, qui peuvent être taxées jusqu’à 245 % (véhicules électriques par exemple), n’a été fournie.

Des décisions saluées par les constructeurs

Officiellement, ces annonces ont été applaudies par les constructeurs automobiles. « Ford salue et apprécie ces décisions du président Trump, qui vont aider à alléger l’impact des droits de douane sur les constructeurs automobiles, les fournisseurs et les consommateurs », a commenté Jim Farley, patron du constructeur américain. La patronne de General Motors, Mary Barra, a salué « le soutien du président Trump envers l’industrie automobile et les millions d’Américains qui dépendent de nous ».

L’Association des constructeurs américains (AAPC) — qui représente les trois constructeurs historiques Ford, GM et Stellantis (Chrysler, Jeep, Dodge, etc.) — a également salué ces décisions. « Appliquer de multiples droits de douane sur le même produit ou la même pièce détachée représentait une inquiétude importante pour les constructeurs américains et nous sommes ravis que cela ait été traité », a commenté Matt Blut, son président, saluant également le dispositif de déduction.

Stellantis et Mercedes suspendent leurs prévisions

Mais en réalité, les annonces changeantes de Donald Trump sur les droits de douane ont encore compliqué la donne, poussant les constructeurs à ne pas s’engager sur leurs performances de l’année. Stellantis a annoncé ce mercredi qu’il suspendait ses prévisions pour l’année 2025 « en raison de l’évolution des tarifs douaniers » ainsi que « de la difficulté à en prévoir les impacts potentiels sur le marché et le paysage concurrentiel ». L’entreprise promet de mettre à jour ses objectifs dès que possible.

Mercedes-Benz, dont les ventes aux États-Unis sont menacées, a également annoncé ce mercredi qu’il retirait ses prévisions pour 2025. L’incertitude liée aux politiques commerciales et à leurs effets sur la demande « rend toute prévision fiable impossible pour le reste de l’année », a prévenu le groupe allemand. Si les politiques commerciales actuelles perdurent, les marges des divisions automobiles et vans, ainsi que les flux de trésorerie associés, seront impactés, prévient-il dans un communiqué.

General Motors a aussi prévu de revoir ses prévisions, tandis que le constructeur automobile de luxe britannique Aston Martin a indiqué mercredi « limiter actuellement » ses exportations vers les États-Unis « tout en tirant parti du stock détenu par nos concessionnaires américains », a expliqué Adrian Hallmark, son directeur général.

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Marius Bocquet (avec agences)

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