Les derniers événements survenus en République démocratique du Congo (RDC) et en Syrie mettent crûment en lumière les contradictions et les incohérences de la Commission européenne en matière de sanctions. Très efficace contre les avoirs russes, l’UE semble ne rien voir concernant les exactions du Rwanda. En persistant dans sa politique à géométrie variable, non seulement l’Union se discrédite sur le continent africain mais elle se prépare à des lendemains difficiles alors que les négociations sur la paix en Ukraine ont commencé.
Le 24 février 2022, commençait la guerre en Ukraine. Le même jour, la Commission européenne édictait des sanctions ciblées à l’encontre de la Russie. Le lendemain, ces mesures entraient en vigueur. Une remarquable célérité dont ne bénéficie pas la République démocratique du Congo (RDC). Depuis le 21 janvier 2025, un groupe armé, M23, appuyé par l’armée rwandaise, a envahi l’est de la RDC.
Tous les ingrédients sont pourtant réunis : violation de l’intégrité territoriale et bilan humanitaire dramatique – 7 000 morts, un million de déplacés –, et exactions multiples dont des milliers de violences sexuelles, y compris sur les enfants. Mais l’UE attend toujours, malgré le vote du Parlement le 13 février dernier. À une écrasante majorité, les députés européens se sont pourtant déclarés pour la suspension de l’accord sur les matières premières critiques avec le Rwanda, l’arrêt de l’aide militaire aux forces armées de ce pays, et le gel de l’aide budgétaire.