Nouvelle audience de mauvais temps pour Claude Guéant et Alexandre Djouhri à la barre du procès Libyen. L’accusation soupçonne le second d’avoir réclamé au premier un coup de pouce fiscal concernant la villa Nabila de Mougins. Malgré un fax signé « AD » retrouvé chez son avocat, Alexandre Djouhri dément toute demande.
« Soyez sérieux, M. Djouhri, au moins essayez de respecter notre intelligence ». Quentin Dandoy, un des trois procureurs du PNF au procès Libyen, se contient pour ne pas exploser. Face à lui, les mains dans les poches de son costume Cifonelli sur mesure, Alexandre Djouhri hausse les épaules en ricanant. Cela fait une vingtaine de minutes qu’à la barre, il nie tout, y compris les évidences, avec un aplomb à toute épreuve pour ne pas dire un culot fou. « Nous vivons une situation ubuesque », soupire le procureur, médusé par la défense de l’intermédiaire.
Au centre des débats : un fax, affiché en grand sur l’écran de la salle d’audience, daté d’octobre 2008, adressé à Claude Guéant, alors secrétaire général de l’Élysée. Le fax est envoyé « aux bons soins de Nathalie », la secrétaire personnelle de Guéant, de la part de « AD ». Le fax, sans autre explication, envoie au secrétaire général de la présidence une liasse de pièces fiscales concernant la villa Nabila à Mougins, à qui les impôts réclament 1,4 million d’impayés.