L’émission “Les rendez-vous Grand Central, spécial OM”, avec BFM Marseille, La Provence et RMC Sport accueillait ce mercredi 5 mars 2025 Leonardo Balerdi. Le défenseur de 26 ans s’y est confié sur son rôle de capitaine de l’OM, la vie du vestiaire, les exigences de Roberto De Zerbi et ses relations avec l’arbitrage.
La mi-temps compliquée face à Nantes
“On n’était pas très bien en première mi-temps, il nous a dit de rester concentrés. Ce n’était pas un match facile parce qu’on avait perdu le dernier match, on avait la pression. Ce n’était pas notre meilleur match en termes de jeu mais le coach nous a demandé de continuer de faire les choses qu’on travaille toutes les semaines. Quand tu marques un but dans un match comme ça où c’est difficile à marquer, ça rend les choses plus faciles.”
Sa maîtrise du français et son leadership
“J’essaie toujours de parler. Après, pour m’exprimer c’est plus difficile en raison de la langue. Mais si je n’y arrive pas en français, je le fais en espagnol. Pierre-Emile (Hojbjerg) prend aussi la parole dans ces moments, tout comme Valentin Rongier ou Neal Maupay. Même s’il ne joue pas, il est toujours là: il vient, il parle, il essaie de pousser ses coéquipiers. Il y a plusieurs leaders cette année, même Geronimo (Rulli) le fait en espagnol, beaucoup de joueurs comprennent l’espagnol. Ça nous aide toujours. Il y a des moments où on parle beaucoup et d’autres où on doit rester calme, attendre ce que le coach demande. Il y a des moments où c’est mieux de rester calme et de ne pas parler.”
Sa suspension contre Auxerre
“C’est pire quand tu ne joues pas, tu as plus la pression, tu stresses plus. Ça m’a fait du mal cette défaite. J’étais loin et j’ai dû souffrir avec eux. Même si on perd, je voulais être là. Cette défaite 3-0 était dure, après le 3-1 à l’aller. Cette défaite nous a touchés. Je ne veux plus revivre cette sensation.”
Ce que lui demande Roberto De Zerbi
“Je suis toujours là et quand je ne suis pas là, c’est normal qu’il manque quelque chose. J’avais confiance en mes coéquipiers je sais comment ils s’entraînent et font les choses. On était pas mal en début de match, on contrôlait et on n’a pas mis ce qu’il fallait. Roberto me demande toujours de prendre le ballon, de le garder si l’équipe n’est pas bien placée pour qu’on puisse le faire, d’être toujours en vigilance quand on attaque. C’est le moment où les défenseurs doivent être le plus attentifs. C’est le moment le plus dangereux pour nous: ok, on a le ballon, mais parfois on est mal placé, on fait des appels et les contre-attaques sont plus dangereuses. Il me demande toujours d’être attentif, de parler avec mes coéquipiers.”
Un rôle de meneur de jeu de la défense
“Lui et son staff m’ont dit: ‘avant tu touchais 70 ballons par match, maintenant, tu vas en toucher le double’. Je leur ai dit: ‘non ce n’est pas possible’ mais si, parfois j’en touche 140, 150. Au début, c’était plus difficile parce qu’on n’avait pas compris l’idée du coach à 100%. Le ballon venait toujours sur moi, c’était plus difficile parce que je devais faire ce qu’on devait faire. Maintenant, c’est plus simple parce que tous les joueurs comprennent les idées du coach. Je me sens plus à l’aise dans le système de jeu parce que tous les joueurs comprennent l’idée.”
L’identité de jeu et la prise de risques
“C’est notre style de jeu. Quand on joue dans ce triangle, on contrôle plus le match, c’est notre sensation. Si on doit faire ça pour sentir qu’on contrôle le match, on va le faire et c’est de cette manière qu’on va gagner plus de matchs. Oui, si on perd un ballon là, c’est plus dangereux mais on le sait et on est prêt à prendre le risque.”
Un style de jeu plus exigeant pour lui
“Il y a beaucoup plus d’exigence. Avant, je participais au jeu mais j’étais plus concentré sur l’attaquant et la défense, maintenant, c’est dans le deux sens. Ça part de nous trois: moi, Murillo, Kondogbia ou Derek. Si l’action sort proprement, ça va bien finir. C’est l’exigence que De Zerbi nous met mais il faut aussi être attentif sur les attaquants qui sont parfois de très haut niveau.”
La question de Lucho Gonzalez à Balerdi: ‘que ressens-tu quand tu portes le brassard de capitaine de l’OM?’
“Le crack, le ‘Commandante’… Je fais toujours la comparaison avec Boca Juniors, mon club de cœur. Quand j’étais petit, j’ai vu les joueurs et le capitaine de Boca, je sais ce que ça représente. Boca est le plus grand club en Argentine, comme Marseille en France, l’exigence et la responsabilité qu’on doit avoir, c’est beaucoup. L’OM, c’est une religion, je suis fier de porter ce brassard.”
Quand De Zerbi lui annoncé qu’il serait capitaine
“C’était en début de saison lors des matchs amicaux, il m’avait dit: ‘tu veux être capitaine?’ Ce n’était pas clair que je le reste mais il a dit: ‘oui, c’est bon, tu le restes’. Je ne sais pas si la façon dont j’ai pris mes responsabilités sur le terrain lui a plu. Même si je suis le capitaine, dans le vestiaire, il y a d’autres capitaines comme Valentin Rongier, Pierre-Emile Hojbjerg, Geronimo Rulli, Adrien Rabiot, Geoffrey Kondogbia. C’est plus facile de les avoir avec leur expérience, ils la transmettent dans le vestiaire sur les autres joueurs. Je suis content d’être capitaine mais c’est confortable pour moi parce que mes coéquipiers font beaucoup de choses sur le vestiaire.”
Sur les coups de gueule de De Zerbi
“Il peut te donner des coups plus que des caresses. C’est un coach très exigeant, très passionné qui aime beaucoup le foot. C’est l’un de ceux qui a le mieux compris le club. Je préfère un coach qui crie sur moi, qui est toujours là parce que je sais qu’il va me faire progresser. Tous les coachs qui m’ont crié dessus, je me disais: ‘ils ne m’aiment pas’ mais ils m’aimaient vraiment. Lui, c’est un coach comme ça. Il n’est pas seulement comme ça avec moi, il est comme ça avec tout le monde, même avec les joueurs qui ne jouent pas. C’est un coach magnifique grâce à ça.”
Sur ses échanges avec les arbitres comme capitaine
“J’essaie toujours de m’améliorer. C’est une autre relation. Je suis aussi un joueur passionné et il y a parfois des matchs où on a senti de l’injustice mais il faut trouver les bons moments et la manière de parler avec les arbitres. C’est aussi eux qui décident du match avec une petite faute, un carton. Je sais aussi qu’être arbitre, ce n’est pas facile, ils ont aussi la pression mais aussi l’exigence d’être bien à tous les matchs. C’est ce qu’on leur demande. Mes relations sont meilleures avec les arbitres. Quand je suis arrivé, je n’avais pas compris comment ça se passait mais j’ai beaucoup appris avec le temps.”
Longoria déplorait son carton jaune à Angers
“Programmé? Je ne pense pas ça. C’est peut-être une mauvaise décision, ça peut arriver. Mais pour moi, je ne dois pas prendre de carton, ça peut arriver et on doit le savoir. Sur le terrain, j’ai senti qu’il n’y avait pas faute et quand j’ai vu les images, j’ai touché le ballon et le joueur est bien tombé. Ce carton m’a fait manquer le match contre Auxerre. C’est dommage de ne pas jouer tous les matchs à cause des cartons.”
Question de Gaston Maza, son ami: ‘que dirais-tu à Balerdi qui vient d’arriver à l’OM à 21 ans?’
“Je lui dirais qu’il va passer par un moment difficile mais qu’il doit toujours continuer à travailler et parfois ne pas écouter (ce qui se dit sur lui). Mais aussi de toujours rester comme il est, et de travailler parce que le travail paie toujours.”
Touché par les critiques
“Presque tous les joueurs doivent passer par ce moment. Quand tu termines le match et que tu vas voir ce que les gens disent et même si tu ne veux pas le faire, les critiques et les commentaires t’arrivent. Il faut savoir comment les gérer. Je conseille aux jeunes joueurs de rester calmes, de ne pas écouter et de faire les choses normalement. Quand tu passes ce moment, tu es plus fort. Dans un club comme l’OM, il y a toujours des critiques. Même chez les plus grands joueurs, certains les aiment bien, d’autres non. Il faut toujours continuer, ça va finir par payer.”
Sur ses débuts à l’OM où il ne faisait pas l’unanimité
“J’essaie de trouver la motivation. A certains moments, on a pu se dire que c’était fini avec l’OM mais ce n’était pas ma mentalité. Je me disais que j’allais renverser la situation, donner quelque chose à l’OM. J’ai toujours dit que j’aimerais donner un titre à l’OM mais aussi en termes d’argent (sur un futur transfert), comme ça le club progresse. Je veux que le club progresse et je veux bien finir à l’OM.”
L’OM a-t-il cru pouvoir se mêler à la course au titre en début de saison?
“On pense toujours à ça. Quand le coach est arrivé, il a mis des objectifs très clairs mais aussi de l’exigence. Quand il met cette exigence, ce n’est pas pour finir deuxième, il le dit souvent. On cherche toujours plus haut. Maintenant, il y a un écart avec Paris mais on veut finir le plus haut possible. Sur les dix derniers matchs, on veut tous les gagner. L’année prochaine, ce sera notre mentalité de vouloir gagner le titre.”
Question de Geronimo Rulli: ‘Bonjour mon ami. Tout d’abord félicitations pour tout. C’est un plaisir de partager le vestiaire ensemble. J’ai une question pour toi: qu’est-ce que ça te fait d’être l’Argentin qui a le plus joué ici à l’OM? Il y en a eu des bons des Argentins, ici!’
“J’aimerais qu’il parle français! Il le parle déjà un peu! Mais oui, c’est un privilège. Il y a eu Ocampos, Lucho… Des très grands joueurs. Quand je suis arrivé, je ne savais pas que je pouvais y arriver. Je suis content, c’est une fierté pour moi.”
Question de Geoffrey Kondogbia: ‘Salut mon frère, c’est ton vieux! Tu nous dis souvent que l’OM c’est le Boca d’Europe. Alors j’ai une petite question: quels sont les points communs entre l’OM et Boca Juniors?’
“Bonne question! Les points communs, c’est la passion et être le numéro un dans son pays. Et quand on est à l’extérieur, c’est comme si on jouait à la maison. Il y a plus de gens pour Marseille que pour les autres clubs.”
La mentalité d’un Argentin est faite pour Marseille?
“Oui, je pense. Pour la ville, la pression, le club. L’Argentin essaie toujours de se donner à 100%. C’est pareil sur le terrain.”
Le Classique face au PSG
“Le coach, depuis qu’il est arrivé, il nous parle de ce match. On a beaucoup travaillé avec le coach, on veut être où on est. Le match aller, c’était un peu tôt dans la saison pour nous. On était en train de comprendre les idées. On va là-bas pour gagner, pour savoir où on en est. J’aimerais gagner là-bas pour la deuxième fois.”
Ce qui manque à l’OM pour rivaliser avec le PSG sur la durée
“Je pense qu’on est sur le bon chemin pour penser qu’on peut le faire. D’abord, c’est ce que Pablo, Medhi et le coach sont en train de mettre dans notre tête, c’est d’avoir cette idée: se dire qu’on va chercher le titre. J’espère qu’on aura cette possibilité d’être à la lutte pour le titre la saison prochaine.”
Question de Dario Benedetto: ‘Salut mon frère. Le Vélodrome ou la Bombonera?’
“Je vais le faire plus facile: en Europe, le Vélodrome, en Amérique du Sud, la Bombonera. (Choisir?) Je ne peux pas! Je suis heureux d’avoir joué dans les deux.”
Question de Quentin Merlin: ‘Maintenant que t’es un vrai Marseillais depuis toutes ces années, quel est ton endroit préféré?’
“Si tu me demandes, c’est le stade, c’est là où j’ai le plus d’émotions. Je profite beaucoup lors de l‘échauffement. C’est le moment où tu peux regarder, sentir. Sinon, je suis beaucoup à la maison. Je pense que je peux encore plus découvrir Marseille. J’aime bien les calanques. Si j’ai des amis, parfois j’y vais. Je dois me cacher un peu, mais ça va!”
S’il se sent marseillais
“Oui, je me sens un peu marseillais. Je suis heureux, ça me fait plaisir.”
Sa célébration quand il marque
“C’est pour mon père. Parce qu’il a les cheveux là (il montre le haut du front, ndlr), mais là (il montre l’arrière du crâne) il n’en a pas beaucoup! C’est pour l’identifier! C’est affectueux.”