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Folie des grandeurs
Par Marianne avec AFP
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Des électeurs du Texas sont appelés à se prononcer ce samedi 3 mai sur le projet du milliardaire Elon Musk de créer une ville autour du complexe industriel de son entreprise spatiale SpaceX dans le sud des États-Unis… Au grand dam des associations locales de défense de l’environnement.
Le rêve d’Elon Musk de créer une ville au Texas serait-il en passe de devenir réalité ? Ce samedi 3 mai, des électeurs de l’État américain sont appelés à se prononcer sur le projet du milliardaire de créer une ville autour du complexe industriel de son entreprise spatiale SpaceX dans le sud des États-Unis. Un peu moins de 300 personnes, en majorité des employés de SpaceX, pourront voter jusqu’à 19 heures locales (1 heure GMT ce dimanche 4 mai) pour transformer le complexe de Starbase, un terrain côtier de 4 km2 situé à la frontière avec le Mexique, en une ville à part entière.
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La majorité d’entre eux ont déjà voté par anticipation. Elon Musk figure sur la liste des électeurs, a déclaré le responsable des élections du comté de Cameron, Remi Garza, à l’Agence France presse. Il a précisé que le milliardaire ne s’était pas encore prononcé au 29 avril, date de clôture du vote anticipé. La création de cette ville serait un succès pour Elon Musk, qui s’est investi dans la commission chargée par Donald Trump de sabrer dans les dépenses publiques, mais sans remplir ses objectifs, et fait face à des difficultés avec son entreprise automobile Tesla.
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SpaceX a installé son complexe industriel dans cette zone humide côtière, bordée par le fleuve Rio Grande et des zones naturelles, pour mener des tests et des lancements de fusées. Le site est opérationnel depuis 2019. Le projet d’Elon Musk d’en faire une ville « ne fera que causer plus de destruction environnementale dans la région », dénonce auprès de l’Agence France presse Bekah Hinojosa, cofondatrice d’une organisation locale de défense de l’environnement. « Il y aura plus de décharges illégales, ils augmenteront leurs dangereuses opérations de fusées et provoqueront plus d’activité sismique qui secouera nos maisons, et détruira plus d’habitats naturels », anticipe-t-elle.
C’est Elon Musk lui-même, homme le plus riche du monde selon le magazine de référence Forbes, qui avait proposé le nom de Starbase dans une publication sur les réseaux sociaux à l’issue d’une visite du site il y a quatre ans. La demande officielle visant à en faire une ville à part entière avait été déposée auprès des autorités locales en décembre 2024. SpaceX a fait valoir qu’elle y assure déjà la gestion d’infrastructures, dont des routes, et de services de santé ou d’éducation.
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L’entreprise a par ailleurs promis que la création de la ville ne remettrait pas en cause ses efforts pour réduire son impact environnemental. Sollicitée par l’AFP, SpaceX n’a pas donné suite. En 2024, l’Agence américaine de protection de l’environnement avait infligé une amende à SpaceX pour des déversements illégaux dans des cours d’eau du Texas. La société a également été accusée d’avoir endommagé des nids d’oiseaux sauvages avec ses fusées. « Pour compenser ce crime odieux, je m’abstiendrai de manger de l’omelette pendant une semaine », avait ironisé, en réponse, Elon Musk sur les réseaux sociaux.
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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne