Que va faire la France après la volte-face des États-Unis sur la question de la guerre en Ukraine ? Voilà la question à laquelle Emmanuel Macron a voulu répondre ce mercredi à 20 heures, en direct de l’Élysée.
Le chef de l’Etat a d’abord expliqué l’importance de continuer « à aider les Ukrainiens à résister ». La paix « ne peut pas venir par un cessez-le-feu qui serait trop fragile », étant donné qu’« on ne peut plus croire la Russie sur parole », a-t-il estimé. Un discours inverse à celui de Donald Trump, qui souhaite un cessez-le-feu au plus vite. Mardi soir, le président français avait néanmoins salué la volonté de son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky « de réengager le dialogue avec les États-Unis », après l’altercation spectaculaire que ce dernier avait eue vendredi dans le Bureau ovale avec son homologue américain.
Dans ce contexte, ce mercredi, Emmanuel Macron a annoncé préparer « un plan pour une paix solide, durable et vérifiable », en collaboration avec le Premier ministre britannique.
Financer le réarmement
Côté européen, le Président souhaite que les Vingt-Sept se préparent à un éventuel conflit avec Moscou. « La Russie est devenue une menace pour la France et pour l’Europe », a-t-il notamment affirmé, rappelant que le Kremlin prévoit d’ici 2030, 300.000 soldats, 3.000 chars, 300 avions supplémentaires.
En réponse, « à Bruxelles demain (lors d’un sommet exceptionnel entre les Vingt-Sept, NDLR) nous franchirons des pas décisifs, plusieurs décisions seront prises en matière de financements communs pour acheter munitions, chars et équipements ». « L’Europe de la défense devient une réalité », car « il nous faut nous équiper davantage (…), renforcer notre indépendance en matière de défense et de sécurité », a-t-il encore affirmé.
A ce titre, l’Hexagone devra produire plus d’armes et de munitions selon Emmanuel Macron, qui a confié vouloir réunir « les industriels du secteur dans les prochains jours ». « Nous aurons à faire des investissements supplémentaires qui seront indispensables » sans « augmenter les impôts » a-t-il précisé, affirmant néanmoins que « pour cela, il faudra faire des choix ».
Enfin, le chef de l’Etat a détaillé le rôle possible de la France dans cette défense européenne. Il va notamment ouvrir le débat sur la possibilité de protéger les autres membres de l’UE avec la dissuasion nucléaire française.
À lire également
latribune.fr