Il faudra encore « de nombreux jours » avant de connaître les causes précises de la méga-coupure électrique qui a frappé l’Espagne et le Portugal. C’est ce qu’a déclaré Sara Aagesen, ministre espagnole de la Transition écologique, dans El País, évoquant un système « très complexe » et refusant pour l’instant d’écarter toute hypothèse.
Pressée de s’exprimer sur le rôle potentiel des énergies renouvelables dans la panne, la ministre a admis que « certaines installations photovoltaïques dans le sud-ouest de l’Espagne » pourraient être en cause, comme l’avait déjà laissé entendre le gestionnaire du réseau électrique REE.
« À ce jour, nous ne savons pas quelles installations ont cessé de fonctionner », a indiqué la ministre. « Parler trop tôt de solaire photovoltaïque serait précipité, même si cette technologie est très présente dans la région. »
Meux travailler avec la France
Sara Aagesen a toutefois tenu à défendre les énergies renouvelables, qualifiant de « simpliste et irresponsable » toute tentative de les pointer du doigt. « Les renouvelables ne sont pas dangereuses en soi. » Selon plusieurs experts du secteur, un déséquilibre ponctuel entre production et demande – difficile à corriger sans technologies de stabilisation adaptées – aurait pu contribuer à l’effondrement du système.
La ministre a rappelé que l’Espagne avait déjà connu des journées avec une production solaire bien supérieure, sans incident majeur. Elle a surtout insisté sur l’insuffisance des connexions électriques avec les pays voisins. « Plus nous aurons d’interconnexions, plus notre système sera robuste », a-t-elle déclaré en appelant la France à revoir sa position sur les projets d’interconnexion à travers les Pyrénées. « Ce n’est pas un débat franco-espagnol. C’est une question d’intérêt européen. »
(Avec AFP)
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