Comme à l’aller, après un savoureux 3-3 avec des buts splendides en pagaille, l’Inter et le Barça ont proposé un spectacle tout aussi fou en demi-finale retour de la Ligue des champions mardi soir. De quoi faire entrer cette double confrontation dans le panthéon de la C1?
On peine encore à retrouver notre souffle. Le premier finaliste de la Ligue des champions 2024-2025 est enfin connu – l’Inter Milan – mais les amoureux du foot ont vécu une nouvelle soirée enchanteresse, de celles que l’on aurait souhaité qu’elle ne s’arrête jamais. Quand bien même les acteurs de la soirée ont, pourtant, tout fait pour entretenir le suspense jusqu’au bout du bout…
La nuque un peu mouillée, le palpitant bien ralenti, il convient de se demander quelle place aura dans l’Histoire – avec un grand H – de la Ligue des champions ces deux demi-finales entre l’Inter et le Barça. Car au-delà des scores cumulés (7-6, 3-3 à l’aller, 4-3 au retour), c’est la qualité du spectacle proposé par les deux équipes qui a époustouflé le monde.
Une manche aller exceptionnelle…
Il y a une semaine, la manche aller avait entrouvert les portes de l’exceptionnel. La madjer de Marcus Thuram dès la première minute de jeu, la reprise acrobatique de Denzel Dumfries, le numéro de soliste incroyable de Lamine Yamal, l’égalisation de Ferran Torres juste avant la pause, le doublé d’une tête lobée de l’intenable Dumfries, le pétard de Raphinha qui rebondissait sur la barre et le dos du malheureux Sommer… L’énumération de ces buts vaudrait à elle seule un livre complet tant les émotions se sont succédé bien au chaud devant notre télé.
… et un retour qui vire au sublime
Mardi soir, à Giuseppe Meazza, la manche retour a accouché du sublime. Et probablement qu’au fond de nous, après l’excellence de Montjuic, on n’en attendait pas moins. Le réalisme et la malice de Lautaro Martinez, très incertain avant le match et qui a tourmenté les défenseurs catalans, ont animé la première période.
Mais que dire de ce deuxième acte complètement fou? Deux buts en six minutes pour le Barça, une pression constante, un poteau de Yamal et l’acharnement récompensé de Raphinha à la 87e minute, et puis… l’égalisation improbable du défenseur central Francesco Acerbi deux minutes avant la fin du temps additionnel, reprenant un centre de Dumfries avec la lucidité d’un Filippo Inzaghi dans la surface!
Une place au panthéon de la C1, assurément
Le dénouement, en prolongations, avec la frappe enroulée du gauche de Davide Frattesi et la succession d’arrêts monstrueux de Yann Sommer nous faisait regretter instantanément cette séance de tirs au but que tout le monde attendait. Quoi qu’il en soit, les férus de statistiques retiendront que jamais deux équipes n’avaient jusque-là inscrit trois buts à l’aller comme au retour d’une demi-finale de la Ligue des champions. Un argument de plus pour faire entrer cette confrontation dans la légende. Sans parler des 13 buts sur la totalité des deux matchs, du jamais vu à ce stade de la compétition depuis Liverpool-Roma en 2017-2018…
Quant à savoir quelle place attribuer à ces deux confrontations entre l’Inter et le Barça, chacun aura un avis. Spontanément, on repense au Real Madrid-City en mai 2022 (6-5) avec le penalty libérateur de Benzema, au Liverpool-Barça de 2018-2019 et le 4-0 infligé par les Reds à Anfield pour éliminer les Catalans… Une mémoire (récente) à mettre à l’épreuve de biens d’autres illustres confrontations en C1.
Et pour ceux adaptes de la troisième voie, on peut également considérer qu’au final, peu importe la place, on s’est régalés. Merci messieurs!