Le Maroc, un hub stratégique au cœur de la nouvelle géographie économique mondiale
Aujourd’hui, il ne s’agit plus de se limiter à renforcer les liens existants, mais de les redéfinir de manière concrète à l’aune d’un monde en recomposition, dans lequel l’Afrique s’affirme comme un acteur stratégique et un nouveau pôle mondial de croissance. Dans un contexte marqué par des crises régionales, la guerre prolongée en Ukraine, et un environnement international marqué par des replis protectionnistes, l’Europe n’a plus le luxe de rester dans la posture ou le discours, elle doit agir. Parallèlement, l’Afrique ne peut plus être perçue comme un enjeu stratégique ou un chantier d’avenir : elle est déjà un acteur clé du présent, déterminée à prendre en main sa destinée économique.
Le Maroc, à la croisée des continents, en est un exemple emblématique. Pas seulement en tant que passerelle logistique ou diplomatique, mais comme point d’ancrage stratégique capable de canaliser et structurer les flux économiques en provenance d’Europe, mais également d’Asie et des États-Unis. Avec 55 accords de libre-échange offrant un accès à un marché de plus de 2,5 milliards de consommateurs, sa stabilité politique couplée à sa résilience économique, sa connectivité aérienne, ses infrastructures de premier plan, et une croissance attendue de 4,6% en 2025, le Royaume s’impose comme un hub structurant dans cette nouvelle géographie économique.
Le Maroc est aujourd’hui le premier investisseur africain en France, tandis que la France demeure son premier partenaire commercial européen. Ces liens économiques privilégiés peuvent servir de socle à une redéfinition plus large des relations entre l’Europe et l’Afrique. En 2023, près de 94% des exportations africaines sont entrées sur le marché de l’Union européenne en franchise de droits à l’importation, illustrant la profondeur des échanges commerciaux entre les deux continents. Sur le plan des investissements, l’Union européenne, avec 257 milliards d’euros de stocks en 2023, demeure le principal fournisseur d’investissements directs étrangers (IDE) en Afrique.
Désormais, le véritable enjeu n’est donc pas de maintenir les flux, mais de construire une interdépendance stratégique dans laquelle les deux continents ne s’observent plus, mais co-construisent ensemble. Cela suppose de sortir du schéma vertical de la dépendance – économique, industrielle, technologique – pour bâtir un modèle horizontal, basé sur des intérêts communs.
Dans cette perspective, des plateformes comme Casablanca Finance City jouent un rôle de catalyseur, en structurant un écosystème propice à la coopération entre l’Afrique et ses partenaires internationaux. Grâce à une communauté d’entreprises opérant sur les cinq continents, et dont 42% proviennent d’Afrique et 40% de l’Europe, nous matérialisons cette vision d’une Afrique connectée, attractive et résolument tournée vers le monde. C’est cette capacité à créer des connexions, au service d’une croissance partagée, qui doit guider le partenariat euro-africain. En observant les grandes transformations en cours, en connectant les opportunités et en accompagnant la structuration d’écosystèmes économiques robustes, nous souhaitons favoriser l’émergence de l’Afrique en tant que force majeure dans la mondialisation. Plus largement, ce que nous expérimentons à notre échelle traduit une conviction profonde : l’Afrique n’est plus à la périphérie du monde, ni dans l’attente de solutions importées. Elle en crée. Dans ce contexte, l’Europe gagnerait à être un partenaire proactif de cette dynamique.
Face aux fractures du monde, une alliance à bâtir
Ensemble, l’Afrique et l’Europe peuvent relever les défis communs de notre siècle : décarbonation, transition énergétique, intégration numérique, résilience économique. Mais cela exige un changement de regard. Plus qu’un marché d’opportunités, l’Afrique devrait être considérée comme un partenaire solide, porteur de solutions et d’innovations. Les réflexions autour de la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAf) en témoignent : l’Afrique veut structurer ses propres dynamiques commerciales.
De même, la transition écologique du continent, souvent perçue comme un coût, peut devenir un formidable levier de croissance, de souveraineté énergétique et d’innovation territoriale. En témoignent les investissements dans les énergies renouvelables, qui ont bondi de plus de 30 % en 2023, dépassant les 25 milliards de dollars injectés dans des projets solaires, éoliens et hydroélectriques. Ainsi, à l’image de ces chiffres, si cette transition est soutenue intelligemment, elle peut transformer l’Afrique en un laboratoire de solutions pour un développement durable et inclusif.
Face aux fractures du monde, aux replis et aux désengagements, l’alliance entre l’Afrique et l’Europe peut proposer un autre horizon : celui d’une croissance partagée, d’une stabilité durable et d’une prospérité équitable. Il est donc temps d’agir. Ensemble et concrètement.
ARTICLE PARTENAIRE avec Finance City