Le transport maritime, sa décarbonation, ses solutions innovantes et son besoin de financement seront largement évoqués et commentés durant la troisième Conférence des Nations-Unies pour l’Océan qui se tient à Nice jusqu’au 13 juin. Un sujet majeur alors que les armateurs eux-mêmes demandent une réglementation plus contraignante et que la recherche sur les carburants alternatifs, entre autres, exigent des investissements colossaux.
Faire face au « mur d’investissement »
Si le traité sur la haute-mer, dit traité BBNJ, sera évoqué par le président de la République lui-même, la décarbonation du maritime sera le sujet du ministre des Transports.
Ainsi, Philippe Tabarot devrait en remettre une couche sur le fléchage des recettes ETS, ces recettes issues du système d’échange des quotas carbone maritime, comme cela a été décidé par le Premier ministre lors du Comité interministériel de la mer fin mai à Saint-Nazaire. Un apport financier de l’ordre de 90 millions d’euros pour poursuivre la décarbonation du secteur maritime – responsable de l’émission de 3% des gaz à effet de serre – face au « mur d’investissement » nécessaire, pointe le ministère des Transports.
La croisière durable dans le viseur
Autre sujet sur la table et non des moindres, la Charte croisière durable sera révisée et les obligations déjà existantes, réhaussées. Pour rappel, la Charte, qui s’applique depuis 2022 et dont les compagnies sont signataires, comprend 13 objectifs dont la minimisation de l’émission d’oxydes d’azote (NOx) et d’oxydes de soufre (SOx), la navigation à moins de 13 nœuds dans les eaux territoriales en cas de détection de grands cétacés et l’attention portée au mouillage, notamment en cas de présence des herbiers marins. La version 2025 devrait comprendre 18 objectifs. « Les engagements seront renforcés pour aller au-delà des obligations qui s’imposent », précise le ministère des Transports.
Les discussions avec la CLIA, l’organisation qui regroupe les industriels de la croisière, ont débuté depuis le début 2025.
L’UNOC représente sans nul doute l’opportunité pour la France de générer un mouvement plus global, a minima européen…
Pour rappel, le maire de Nice et président de la Métropole Nice Côte d’Azur, Christian Estrosi, qui accueille la Conférence des Nations-Unies dans sa ville, avait pris position en janvier dernier en interdisant le débarquement de navires de croisières de plus de 900 personnes.
Le dumping social aussi
Tout aussi sensible, le sujet du dumping social sera évoqué par Philippe Tabarot ce 6 juin à Marseille où le ministre réunira la task force Méditerranée, comprenant armateurs et représentants syndicaux. Le nouveau préfet de région Provence Alpes Côte d’Azur, Georges-François Leclerc, est bien évidemment associé à la discussion, son prédécesseur, Christophe Mirmand ayant déjà initié une première réunion en 2024.