C’est un coup dur pour le Royaume-Uni et ses ambitions en matière d’énergies renouvelables. Alors que le producteur d’électricité suédois Vattenfall avait annoncé l’abandon de son projet d’éolien offshore Norfolk Boreas à l’été 2023, c’est au tour d’Orsted. Le géant du secteur, Orsted, a annoncé, ce mercredi, renoncer « dans sa forme actuelle » au projet Hornsea 4 qui devait compléter le parc éolien offshore qu’il exploite au large des côtes britanniques.
Une décision prise à contrecœur pour le groupe danois qui prévoyait atteindre une puissance de 2 400 mégawatts (MW) avec ce projet, ce qui aurait permis d’alimenter 4,8 millions de foyers. Ce n’est cependant pas le seul revers que subit le géant des renouvelables ces dernières années.
Orsted, dont l’État danois détient 50,1 % du capital, est le plus gros installateur au monde de parcs éoliens offshore. Au Royaume-Uni, l’un des plus avancés en termes d’éolien offshore, il exploite déjà ceux baptisés Hornsea 1, 2 et développe le parc Hornsea 3, dont la capacité combinée dépasse 5 gigawatts (GW), ce qui devrait en faire le plus grand site offshore en service dans le pays. Sur le papier, l’entreprise semble avoir le vent dans le dos puisqu’elle a doublé son bénéfice net, à 655 millions d’euros, au premier trimestre 2025. Mais en réalité, le géant a été touché de plein fouet par les remous entourant le développement de l’éolien en mer dans le monde.
Donald Trump, la nouvelle bête noire de l’éolien offshore
Le groupe explique d’ailleurs que l’abandon de Hornsea 4 est dû à « la hausse continue des coûts de la chaîne d’approvisionnement, l’augmentation des taux d’intérêt et une hausse des risques liés à la construction et à l’exploitation (…) (qui) ont accru le risque d’exécution et détérioré la création de valeur du projet. » Des facteurs conjoncturels qui ont nui à nombre d’autres projets du groupe. Preuve s’il en est, la valeur boursière d’Orsted a chuté d’environ 80 % depuis son sommet de 2021.
Et, alors que la météo semblait s’améliorer après plusieurs années difficiles, le groupe va maintenant devoir faire face à une nouvelle menace : Donald Trump. Le nouveau président américain a déclaré la guerre aux éoliennes qui « tuent les baleines » et « viennent toutes de Chine » selon lui. Ainsi, le jour même de son arrivée au pouvoir, le 20 janvier, son administration a acté le « retrait temporaire » de la délivrance de permis fédéral pour les projets en développement sur le territoire. Et en avril, le républicain a été un cran plus loin en ordonnant l’arrêt de la construction d’un projet de parc éolien au large des côtes de l’État de New York.
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Maxime Heuze