Au lendemain de l’annonce des négociations entre les États-Unis et la Russie sur une trêve en Ukraine, les comparaisons avec les accords de Munich de 1938 et le pacte germano-soviétique vont bon train, sur les réseaux sociaux comme dans les médias. Assiste-t-on réellement à un retour à la fin des années 1930 ? Pour « Marianne », des historiens reviennent sur les similitudes mais également les limites à ces rapprochements.
L’Histoire ne serait-elle vraiment qu’un perpétuel recommencement ? Au lendemain des annonces de négociations américano-russes sur un accord de paix en Ukraine, et à écouter les politiques et médias européens, tout porte à le croire. « Nous voilà revenus à ce moment de 1938 », affirmait déjà sur X l’eurodéputé Place publique, Raphaël Glucksmann après le long entretien entre Donald Trump et Vladimir Poutine du 13 février dernier. Quelques jours plus tard, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Andrii Sybiha, avait appelé à « ne pas répéter les erreurs de Munich », alors qu’Américains et Russes avaient annoncé l’ouverture de réelles discussions en Arabie saoudite, le 18 février.
Sur les réseaux sociaux comme dans la presse, les comparaisons avec lesdits accords de Munich, en date du 30 septembre 1938, vont également bon train. En parallèle, la volte-face inattendue de Donald Trump au profit du Kremlin a fait resurgir le spectre du pacte germano-soviétique, signé par l’Allemagne nazie et l’Union soviétique le 23 août 1939. Par exemple, invité sur LCI le 12 février, le colonel Michel Goya, par cette volonté affichée par les deux pays de « se ménager » et de « sympathiser », admet que la situation lui fait penser « un peu au pacte germano-soviétique et aux relations [Joachim von] Ribbentrop et [Vyacheslav] Molotov » – les ministres des Affaires étrangères allemand et russe de l’époque.