« C’est un moment périlleux » aux dires d’une ministre. Accusé de mensonges, François Bayrou s’explique mercredi devant une commission d’enquête de l’Assemblée sur ce qu’il savait et son éventuel rôle auprès de la justice dans l’affaire des violences physiques et sexuelles au collège-lycée Notre-Dame de Bétharram.
L’audition, qui démarre à 17 heures, « va me permettre d’apporter un certain nombre d’éléments dans des campagnes (…) dont le seul but est la destruction. Pas la recherche de la vérité, mais la destruction », a grondé samedi le Premier ministre, désireux, a-t-il dit à l’AFP de « prouver que tout cela était faux ».
Emmanuel Macron a assuré néanmoins avoir « confiance » en lui pour répondre « à toutes les questions » posées. Le président a dit avoir « beaucoup parlé » de cette affaire avec lui, et l’a trouvé « bouleversé » notamment par les révélations de sa fille Hélène sur son agression physique par un prêtre dans un camp d’été. Des proches de ce prêtre assurent dans Libération mercredi que M. Bayrou avait été informé à l’époque d’une « gifle » donnée à sa fille.
Procès politique
Le parquet de Pau mène l’enquête depuis un an sur environ 200 plaintes visant des faits présumés de violences et de viols dans l’établissement entre les années 1970 et 1990.
Le Premier ministre répondra à un duo improbable de rapporteurs : les députés Paul Vannier (LFI) et Violette Spillebout (Renaissance), qui rendront leurs conclusions fin juin, après avoir entendu témoins, victimes et anciens ministres.
François Bayrou a plongé dans les sondages en raison notamment de ce scandale qui lui colle à la peau depuis trois mois. Ses proches soulignent qu’il n’est pas l’objet de la commission d’enquête, laquelle porte sur « les modalités du contrôle par l’État et de la prévention des violences dans les établissements scolaires ».
« Si c’est pour faire un procès politique du Premier ministre, ça ne servira à rien », prévient le député MoDem Erwan Balanant, pour qui « le vrai sujet » est le silence qui a entouré ces violences à Bétharram, dont les révélations ont libéré la parole dans d’autres institutions.
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La rédaction avec AFP