Stephane MOUCHMOUCHE / HANS LUCAS
Clinquant
Par Marianne
Publié le
Quelques jours après la révélation de « Libération » sur les pièces de luxes non déclarées à la HATVP par la ministre de la Culture, la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, a annoncé que sa collègue Rachida Dati devrait « régulariser » sa situation, tout en annonçant que celle-ci comptait porter plainte pour diffamation.
Est-ce la nouvelle turbulence politico-judiciaire du gouvernement ? Mercredi 10 avril, le quotidien Libération publiait une enquête intitulée « Les bijoux cachés de Rachida Dati », dans laquelle on apprenait que la ministre de la Culture aurait fourni des déclarations de patrimoine erronées, en omettant d’y faire figurer 19 pièces de joaillerie pour un montant total de 420 000 euros, détenues depuis 2017. Ce dimanche 13 avril, la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, a dû revenir dessus sur le plateau de l’émission « Le Grand Jury » RTL/M6/Le Figaro/Public Sénat.
« Si c’était vrai »
Rachida Dati « doit régulariser » sa situation si les révélations de Libération sont « vraies », a déclaré Sophie Primas. Elle précise dans le même temps que la ministre de la Culture va porter plainte pour diffamation. « J’ai discuté avec Rachida Dati de ce sujet. Aujourd’hui, ses avocats vont porter plainte, [ils] ont écrit à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique », a répondu Sophie, Primas interrogée.
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La HATVP, créée en 2013 après le scandale Jérôme Cahuzac, contrôle le patrimoine et les déclarations d’intérêts de près de 15 000 responsables publics, ministres, élus et hauts fonctionnaires. Elle peut saisir la justice si elle décèle une intention frauduleuse ou une omission substantielle.
Des montres de luxe
Selon le quotidien, la dernière déclaration de Rachida Dati, publiée par la HATVP en juin 2024, fait état d’un patrimoine de « quelque 5,6 millions d’euros sous forme de biens immobiliers en France et au Maroc, comptes courants, assurances-vie ou produits d’épargne ». Mais aucune mention de bijoux, alors que les responsables politiques sont tenus de les déclarer lorsque leur valeur individuelle dépasse les 10 000 euros.
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Dans son enquête, Libération évoque notamment une flopée de montres de luxe identifiées comme appartenant à la ministre de la Culture : « une de la maison Chopard (32 000 euros), plusieurs pièces de chez Cartier modèle Ballon bleu, l’une au cadran serti de diamants et saphir (18 300 euros), une autre en or rose et bracelet alligator (12 750 euros) ou encore une autre or rose et diamants (18 000 euros) ». Et ça ne s’arrête pas là : des boucles d’oreilles et des bracelets de très haute valeur sont aussi recensés dans l’article comme propriétés de la ministre.
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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne