Aide active à mourir : les médecins de plus en plus nombreux à se montrer favorable à une nouvelle législation

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Aide active à mourir : les médecins de plus en plus nombreux à se montrer favorable à une nouvelle législation





















Le « droit » à demander une aide à mourir a été voté le 2 mai en commission des affaires sociales de l’Assemblée.
Yomiuri

Fin de vie d’un tabou ?

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Selon une étude publiée ce dimanche 11 mai dans la « Tribune dimanche », 74 % médecins interrogés jugent souhaitable que la France légalise l’aide active à mourir pour les patients qui le demandent expressément et de manière réitérée. Si les chiffres varient en fonction du type de professionnel de santé interrogé, l’opinion favorable à la fin de vie semble en constante augmentation chez les médecins, ces dernières années.

En première ligne face à la fin de vie, quel est le point de vue des médecins sur le débat législatif actuel ? À la veille du lancement de l’examen des propositions de loi – l’une portant sur les soins palliatifs et l’autre sur l’aide active à mourir – en séance publique à l’Assemblée nationale, la Tribune dimanche révèle un sondage, ce dimanche 11 mai, réalisé par l’Ifop pour l’Association pour le droit à mourir dans la dignité auprès d’un échantillon de 400 médecins généralistes et spécialistes exerçant à l’hôpital et en ville.

Résultat : 74 % médecins interrogés jugent souhaitable que la France légalise l’aide active à mourir pour les patients qui le demandent expressément et de manière réitérée. Rappelons qu’à ce stade, le « droit » à demander une aide à mourir, voté le 2 mai en commission des affaires sociales de l’Assemblée, comprend à la fois l’auto-administration, par le patient, de la substance létale ainsi que son administration par un soignant volontaire. Dans le détail, les médecins interrogés sont 58 % à se dire prêts à participer à la procédure en ayant un rôle actif.

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77 % des sondés disent par ailleurs avoir reçu des demandes de patients d’aide active à mourir ou des questions sur les possibilités d’y accéder en France ou à l’étranger. À noter également que le soutien à cette aide active à mourir est plus important chez les femmes médecins (79 % y sont favorables contre 70 % pour les hommes).

Ainsi, si les taux d’opinions favorables chez les médecins demeurent en deçà de la population française – 92 % de la population se positionnant pour l’euthanasie lorsque le patient, atteint d’une maladie insupportable et incurable, en formule la demande et 89 % pour le suicide assisté, selon une enquête de l’Ifop menée en mai 2024 –, ils connaissent une augmentation ces dernières années. Dans un sondage publié le jeudi 1er février 2024, le Journal International de Médecine (JIM) révèle que 63 % de son lectorat – composé de professionnels de santé – se déclaraient favorables à la légalisation de l’aide active à mourir. Et, en avril 2018, toujours selon le même journal, ils n’étaient que 39 %.

Des écarts entre les différents types de médecins

À noter toutefois que les résultats à ce type d’étude varient en fonction des soignants interrogés. Dans l’enquête révélée ce dimanche par exemple, on constate un écart d’approbation entre les médecins généralistes (80 % y sont favorables) et les spécialistes (70 %), mais également entre les médecins libéraux (76 %) et ceux pratiquant en milieu hospitalier (63 %).

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L’écart est encore plus flagrant lorsqu’on interroge des soignants exerçant en soins palliatifs. Une étude, menée par la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (SFAP) en 2022, nous apprend que 85 % des acteurs de soins déclarent être défavorables à l’idée de provoquer intentionnellement la mort. Ils sont également 83 % à déclarer que ce type de geste ne peut être considéré comme un soin.

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Dans le secteur des soins palliatifs, les professionnels de santé se disent majoritairement satisfaits (90 %) du cadre légal actuel, régi par les lois Leonetti de 2005, puis Claeys-Leonetti de 2016. Cette dernière permet notamment l’accès au patient à une sédation profonde et continue jusqu’au décès. Et, selon l’enquête menée par la SFAP, les soignants refuseraient dans leur immense majorité de réaliser les actes les plus engageants. Si 12 % des praticiens accepteraient de faire la prescription, seuls 7 % des médecins et des infirmiers accepteraient de préparer le produit létal, et 6 % envisageraient de l’administrer.


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