Le gouvernement grec fait face à de graves accusations d’implication dans un énorme scandale politico-financier qui rappelle les temps d’avant la crise où derrière les bons chiffres, la corruption fonctionnait à fond. Et ce 8 mai, l’ONG Human Right Watch a démontré, dans un rapport de 101 pages, à quel point la liberté d’expression était en danger dans le pays.
« De mal en pis : la détérioration de la liberté des médias en Grèce » : tel est le titre du rapport décapant que l’ONG Human Right Watch (HRW) a publié ce 8 mai. Une épine supplémentaire dans le pied du gouvernement dirigé par Kyriakos Mitsotakis, le Premier ministre ébranlé par une affaire qui mêle financement occulte de son parti, Nouvelle Démocratie (ND, droite conservatrice), détournement de fonds publics et harcèlement de journalistes.
À LIRE AUSSI : Écoutes de journalistes : Predator, ce “Watergate” grec qui met le gouvernement sur la sellette
En 101 pages, étayées par des entretiens avec 26 journalistes, des universitaires, des juristes et des experts, HRW révèle l’environnement hostile pour les médias et les journalistes indépendants depuis que ND est arrivé au gouvernement en juillet 2019, avant d’être reconduit en mai 2023. Les journalistes subissent harcèlement, intimidation, surveillance et poursuites judiciaires abusives. Déjà, en 2022, le pouvoir a été soupçonné d’utiliser le logiciel espion Predator pour suivre des journalistes, des responsables politiques et des membres de la société civile comme d’avoir mis sur écoute, via les services de renseignements EYP, journalistes et personnalités publiques.