AFP
La fougue de la jeunesse
Par Marianne
Publié le
Sur X, le très actif militant politique Yaïr Netanyahou, fils du Premier ministre Israélien Benyamin Netanyahou, se plaît à insulter les opposants politiques de son papa, mais aussi les dirigeants mondiaux qui ne sont pas d’extrême droite, ou reconnaissent des droits aux Palestiniens. Au tour d’Emmanuel Macron de subir ses foudres.
Pas besoin d’un quelconque anonymat pour se lâcher sur les réseaux sociaux. Certains le font en toute décontraction, peu importe leur statut social ou leur nom de famille. C’est le cas de Yaïr Netanyahou, 33 ans, fils du Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou.
Sur son compte X et sur les autres plateformes, où il est suivi par des centaines de milliers de personnes, Netanyahou Junior se plaît à défendre son papa, encenser le président américain Donald Trump et le parti d’extrême droite allemand AfD, ou encore dernièrement à insulter Emmanuel Macron et le comparer à Philippe Pétain.
« Screw you »
Le président français n’était pas dans les cibles favorites du très actif compte Twitter de Yaïr Netanyahou, mais l’actualité récente a tout changé. À la suite de son déplacement en Égypte, Emmanuel Macron a rappelé la position de la France sur le conflit dans la bande de Gaza, et la question palestinienne : création d’un État palestinien sans la présence du Hamas, libération des otages, droit à la sécurité d’Israël, etc.
Bref, rien de bien nouveau ou d’extrémiste. Mais c’en est trop pour le fils Netanyahou, qui milite publiquement pour un État d’Israël « de la mer au Jourdain », comme indiqué sur son compte X, c’est-à-dire une extension des frontières de l’État hébreu sur tout le territoire palestinien.
À LIRE AUSSI : “Il s’est attaqué totalement à l’État profond gauchiste” : en Israël, Netanyahou fait du Trump pour survivre
Le twittos compulsif s’est empressé de répondre à Emmanuel Macron par une insulte et une succession de messages de soutien à des luttes plus ou moins décoloniales françaises, y compris à certaines qui n’existent pas vraiment : « Allez vous faire foutre [Screw you] ! Oui à l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie ! Oui à l’indépendance de la Polynésie française ! Oui à l’indépendance de la Corse ! Oui à l’indépendance du Pays basque ! Oui à l’indépendance de la Guinée française [qui est indépendante depuis 1958, à moins qu’il ne s’agisse de la Guyane] ! Arrêtez le néoimpérialisme français »
Il avait déjà repartagé le tweet d’un chercheur israélien, Eli David, répondant au président français, dans lequel on peut voir une photo d’Emmanuel Macron serrant la main de son homologue iranien Ebrahim Raïssi – en marge de l’Assemblée générale des Nations unies à New York – accolée à une photo de Philippe Pétain serrant la main d’Adolf Hitler.
Un geste historiquement associé à la collaboration entre le régime de Vichy et l’Allemagne nazie, destructrice des juifs d’Europe. Le message qui accompagne le tweet était le suivant : « La France collaborant avec le mal depuis 1940 ».
Un habitué multicondamné
Mais ce n’est pas une première pour Yaïr Netanyahou, cela fait près d’une décennie qu’il abonde d’avis sur les réseaux sociaux, toujours dans le même sens : des discours de haine qui lui ont valu un bannissement de Facebook en 2018, des attaques contre les Israéliens musulmans et les Palestiniens, une divulgation de l’adresse d’un d’opposant politique, du harcèlement d’élus de gauche…
À LIRE AUSSI : Le Liban, cette guerre par procuration que se livrent Macron et Netanyahou
Le militant politique, catégorisé à l’extrême droite par plusieurs journaux de gauche israéliens, a déjà été condamné à de multiples reprises pour diffamation, et est sous le coup d’une ordonnance restrictive pour harcèlement de leaders de l’opposition israélienne.
Véritable courroie de distribution des messages d’extrême droite du monde entier, il a également lancé son propre podcast en novembre 2020, avec comme premier invité le fils de l’ex-président brésilien d’extrême droite Jair Bolsonaro. La relève est assurée.
Nos abonnés aiment
Plus de Monde
Votre abonnement nous engage
En vous abonnant, vous soutenez le projet de la rédaction de Marianne : un journalisme libre, ni partisan, ni pactisant, toujours engagé ; un journalisme à la fois critique et force de proposition.
Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne