Après avoir rompu l’accord avec la France, les Australiens s’inquiètent de ne jamais recevoir les sous-marins américains

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Après avoir rompu l’accord avec la France, les Australiens s’inquiètent de ne jamais recevoir les sous-marins américains





















En 2018, Emmanuel Macron visitait la flotte vieillissante australienne, avant que ces partenaires rompent notre accord acheter du matériel américain.
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La claque AUKUS

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Quatre ans après avoir rompu son accord avec la France à la surprise générale, l’Australie commence à se poser une question : et si les Américains ne leur livraient jamais les sous-marins qu’ils ont déjà commencé à payer ? Dans le « Guardian » du pays continent, l’inquiétude monte sévèrement.

Le projet de sous-marins australiens va-t-il faire pschitt ? En tout cas, ce n’est pas demain qu’il fera plouf. Un article paru le 6 mars 2025 dans le Guardian s’inquiète d’une possibilité : l’Australie, après avoir voulu faire des économies en n’achetant pas les sous-marins français, risque de se retrouver sans flotte, en raison de la défaillance de l’éternel allié américain.

Récapitulons. Le 15 septembre 2021, Australie, États-Unis et Royaume-Uni dévoilent une petite bombe dans le milieu de la défense : AUKUS. Issu de 18 mois de pourparlers secrets, cet accord prévoit une large coopération militaire entre l’Oncle Sam, le partenaire particulier britannique et son allié du Commonwealth. Au cœur des négociations, l’acquisition par la marine australienne de cinq sous-marins de style britannique, et trois sous-marins américains. Mécaniquement, cet accord met donc fin à un engagement d’achat de 12 sous-marins français : donc à un contrat de 56 milliards d’euros. Petit scandale diplomatique. La France rappelle même ses ambassadeurs en Australie et aux États-Unis, en réaction à ce qui ressemble à un coup de poignard industriel dans le dos.

Pas de garantie de livraison

Sauf que quelques années plus tard, patatras. Les sous-marins nucléaires – par leur motorisation, pas par leurs missiles – semblent s’éloigner… En tout cas, les Australiens se rendent compte qu’ils sont peut-être les dindons de l’accord. Dans son article au Guardian, le journaliste australien Ben Doherty s’inquiète sur la souveraineté des futurs sous-marins « australiens » : « Ces sous-marins nucléaires, stationnés en Australie, pourraient arborer des drapeaux américains, transporter des armes américaines, être commandés et armés par des officiers et des marins américains. L’Australie, allié indéfectible, est réduite à une garnison opérationnelle avancée – selon les termes du président de la commission des affaires étrangères du Congrès américain, rien de plus qu’une “base centrale d’opérations à partir de laquelle il est possible de projeter la puissance”. »

À LIRE AUSSI : Missiles, avions, sous-marins, armes nucléaires : le (vrai) arsenal de l’armée israélienne

À vrai dire, la possibilité même que ces submersibles existent un jour pose question. « Tant à Washington qu’à Canberra, la toute première étape suscite une inquiétude croissante : la capacité de l’Amérique à construire les bateaux qu’elle a promis à l’Australie », abonde le reporter. L’allié américain est en effet de moins en moins fiable, et se concentre sur ses propres capacités, plutôt que sur la coopération. Le petit vent de panique atteint même l’ancien Premier ministre Malcolm Turnbull : « Il se peut que, malheureusement, nous finissions par ne plus avoir de sous-marins. Nous devrons alors investir dans d’autres moyens de défense. Mais le message principal est que nous allons devoir envisager de défendre l’Australie par nos propres moyens. » D’autant que leur engagement avec les Américains risque de leur coûter beaucoup plus cher que prévu financièrement, s’ils veulent convaincre Donald Trump de vraiment leur construire les bateaux tant désirés. Dommage…


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