FRANCOIS LO PRESTI / AFP
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Par Marianne avec AFP
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Ce lundi 10 mars, le géant sidérurgique ArcelorMittal a annoncé l’arrêt de son principal haut-fourneau de Dunkerque (Nord) pour une durée de trois mois. Ces travaux débuteront le 15 avril.
Un lifting à 254 millions d’euros. ArcelorMittal va mettre à l’arrêt son principal haut-fourneau de Dunkerque (Nord) pendant près de trois mois, dans le cadre d’une opération de maintenance sur le site, dans un contexte d’inquiétude pour la production d’acier en Europe.
Pour mener ces travaux, le haut-fourneau sera complètement arrêté à compter du 15 avril pendant 75 jours, puis relancé pendant une quinzaine de jours, jusqu’à atteindre à nouveau sa pleine capacité de production. Le groupe sidérurgique explique dans un communiqué que les travaux vont concerner la chaîne d’agglomération, où la matière première alimentant les hauts-fourneaux est préparée, mais aussi le haut-fourneau 4, considéré comme le plus gros d’Europe, ainsi qu’un convertisseur de l’aciérie.
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Ces travaux « permettront de maintenir l’efficacité de ces outils (…) et améliorer leurs fonctionnalités, tout en préparant le site industriel à sa prochaine phase de décarbonation », explique le groupe dans son communiqué. Rappelons que l’entreprise a suspendu fin 2024 ses plans d’investissements dans la décarbonation en Europe, notamment à Dunkerque où il avait prévu d’investir 1,8 milliard d’euros avec une aide d’État de 850 millions d’euros.
Maintenance inévitable
Les opérations de maintenance du haut-fourneau 4 n’ont pas de rapport avec la suspension de ce méga-investissement, a précisé lundi la communication d’ArcelorMittal France à l’AFP. « Ces travaux de maintenance majeurs du HF4 auraient eu lieu quoi qu’il en soit », selon la communication, soulignant que cet arrêt a été préparé par « une montée des stocks en interne et en faisant livrer des brames d’autres sites d’ArcelorMittal ».
Début janvier, le site de Dunkerque, qui s’étend sur 450 hectares et emploie 3 200 salariés, avait été touché par un incendie dans la cokerie. Un syndicaliste avait alors dénoncé le manque d’investissements sur le site. Quelques semaines plus tard, ArcelorMittal a dit envisager la délocalisation de certaines de ses activités support d’Europe vers l’Inde.
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« L’industrie européenne de l’acier est confrontée à un certain nombre de défis majeurs qui menacent l’avenir de la production d’acier sur le continent », avait alors déclaré le groupe, dans la perspective de hausses des droits de douane sur les importations américaines d’acier, voulues par le président américain Donald Trump.
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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne