C’est une opération anticipée et elle est éminemment stratégique pour ArcelorMittal : la recomposition du haut-fourneau numéro 1 vise en effet à rendre plus robuste cette unité de production qui va bénéficier d’un certain nombre d’opérations dont le remplacement ou la réparation des staves, ces plaques de protection assurant le confinement des cuves, tandis que les tours aéroréfrigérantes ainsi que des équipements de l’épuration et de l’enfournement seront également rénovés.
Maintenir l’unité de production
Après des études de phase préparatoire menées, des appels d’offres ont été lancés et sont actuellement en cours. Près de 300 personnes seront par ailleurs mobilisées sur ce chantier qui nécessite, dans sa première phase, un investissement de 18,3 millions d’euros alors qu’au total, plus de 53 millions d’euros seront injectés. Les travaux de rénovation débuteront dès la fin du premier trimestre, soit dès cette fin mars, pour une période d’un an, la livraison étant attendue pour la fin du premier trimestre 2026.
Ce programme de consolidation est en effet stratégique dans la mesure où il permet à ArcelorMittal de rallonger la durée de vie de cette unité de production, pour l’heure à l’arrêt. En effet, en juillet dernier, le spécialiste de l’acier avait annoncé une marche à un seul fourneau, compte tenu de l’activité économique.
Actuellement, c’est donc le haut-fourneau numéro 2 qui est opérationnel. Le haut-fourneau numéro prendra sa suite au cours du premier semestre 2026.
Effet Trump et besoin de décarbonation
L’annonce de ces investissements pourra-t-elle rassurer alors qu’ArcelorMittal avait annoncé sa volonté de rapatrier ses activités en Inde et alors même que l’annonce de la hausse des droits de douane américains ajoute de l’inquiétude à une situation économique globale tendue.
Parmi les sujets qui poussent également les investissements, la décarbonation fait partie des enjeux majeurs. C’est à cela que répond le four-poche, inauguré en septembre dernier et dont les travaux avaient été entamé en 2022, mobilisant 76 millions d’euros dont 15 millions d’euros ont été apportés par France 2030. Ce four permet de réchauffer l’acier liquide et d’intégrer de l’acier recyclé en plus grande quantité ce qui permet de s’affranchir de l’usage de fonte liquide. Depuis son inauguration, le four poche connaît une montée en production progressive.
Dans le même temps, à Dunkerque, ArcelorMittal est également entré en phase de maintenance pour l’un de ses haut-fourneau, un arrêt qui devrait durer 75 jours, un temps nécessaire pour le rebâtir et améliorer sa fiabilité. En parallèle, une des chaînes d’agglomération et l’un des convertisseurs vont également être soumis à des travaux de maintenance. Le tout nécessite un investissement de près de 254 millions d’euros.