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Armement : qui veut sauver la peau de Verney-Carron ?

mars 25, 2025
in @La Tribune, Économie
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Armement : qui veut sauver la peau de Verney-Carron ?
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La Tribune - Economy

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C’est l’histoire d’un sauvetage aux multiples rebondissements. En difficulté depuis plusieurs mois avec une dette de 20 millions d’euros environ, en redressement judiciaire depuis février dernier, le dernier armurier industriel français Verney-Carron semblait, il y a quelques jours encore, avoir trouvé une issue. Le Belge FN Browning a en effet déposé début mars une offre ferme de reprise avec une entrée majoritaire au capital de l’entreprise, aux côtés de son actionnaire actuel (Cybergun) qui devait conserver 33 % des parts.

Ce deal devait se faire dans le cadre d’un plan de continuation présenté au Tribunal de commerce de Saint-Étienne. Mais il comportait des conditions suspensives, au premier rang desquelles figurait la restructuration financière de l’entreprise. Le groupe belge a en effet conditionné son arrivée au fait que la dette de Verney-Carron soit apurée.

Lire aussiComment le belge FN Browning Group va mettre la main sur Verney-Carron

Le gérant de Cybergun, Hugo Brugière, a donc sollicité le 11 février un prêt à l’État pour déposer un plan de continuation pour Verney-Carron. Une restructuration financière qui devait passer par un prêt de 4,5 millions d’euros auprès du Fonds pour le Développement Économique et Social (FDES), permettant à l’État de prêter ponctuellement de l’argent à des entreprises en restructuration n’ayant pas accès au marché habituel du crédit.

Lire aussiArmement : Verney-Carron en péril, Bercy bloque un prêt

Conseillé par Bpifrance, refusé par Bercy…

Coup de Trafalgar le 18 mars dernier. La Tribune révèle que le prêt a été refusé par Bercy.  Afin d’expliquer les raisons de ce refus, qui a secoué l’écosystème local, le cabinet du ministre de l’Industrie et de l’Énergie, Marc Ferracci, a réuni ce mardi les élus locaux, pour faire un état des lieux de la situation. « Il y a eu un dialogue très transparent. Nous avons transmis aux élus locaux tous nos éléments sur la santé de l’entreprise qui motivent pourquoi le prêt public n’est pas une bonne idée », explique Bercy.

Face notamment à la lourde dette de la société et le chômage partiel qui concerne l’ensemble des salariés, l’entourage du ministre estime que cet apport financier ne serait qu’un pansement pour « seulement quelques mois ». La priorité, selon Bercy, est de réduire en priorité la charge financière et la dette de Verney-Carron. En ce sens, le ministère de l’Industrie, avec le soutien de la Délégation interministérielle aux restructurations d’entreprise, explore d’autres options. Mais le prêt apporté par l’État reste bien une solution écartée à l’heure actuelle.

« Il ne s’agit pas du bon outil financier pour cette situation », résume Pierrick Courbon, député (PS) de la Loire. Pourtant, ce prêt avait été conseillé début février à Cybergun par Bpifrance selon nos informations. Entre Bercy et Cybergun, flotte visiblement une certaine incompréhension sur l’objectif du prêt FDES. Bercy estime que le financement et la mise en œuvre de cet adossement, lors de la période du redressement judiciaire, doivent être réalisés par Cybergun et non par un prêt FDES.

Lire aussiArmement : Verney-Carron en péril, Bercy bloque un prêt

Pour sa part, Cybergun souhaite avoir l’assurance d’obtenir un prêt après la sortie de Verney-Carron du redressement judiciaire. Sans cette garantie, Cybergun ne sera pas en mesure de financer la période de transition avant l’arrivée de FN Browing Group, qui est prêt à financer Verney-Carron à hauteur de cinq millions d’euros.

Des discussions en cours avec l’État

Le plus ancien armurier industriel de France, créé en 1820, doit donc trouver, et vite, d’autres solutions de financement pour apporter cette dote de 4,5 millions d’euros dans le cadre de l’opération envisagée avec FN Browning Group.

Cybergun explique avoir proposé à l’État un abandon de dettes fiscales et sociales pour un montant d’environ un million d’euros, et sollicité un crédit couvrant ses besoins en fonds de roulement. Mais sans trouver de réponse ferme et positive à l’heure actuelle, et encore moins un calendrier de mise en œuvre alors même que « la situation est urgente ».

Pour autant, selon Pierrick Courbon, qui a pu échanger avec le cabinet du ministre de l’industrie, « la porte n’est pas du tout fermée ».

« On nous a signifié qu’une première tranche de Crédit Impôt Recherche de 100 000 euros allait être débloquée en urgence, ce qui permettra à l’entreprise de tenir quelques jours de plus pour débloquer la situation et trouver une solution pérenne ».

Le député socialiste estime que le dossier est complexe et qu’il s’agit, avec l’argent public, de bien s’assurer que toutes les garanties de pérennité de l’emploi et de maintien de l’outil industriel seront données.

Racheter les locaux

En parallèle de ses discussions avec l’État, Hugo Brugière – le patron du groupe Cybergun (43 millions d’euros de CA) – a obtenu un pas significatif de la part de la mairie de Saint-Etienne. Si celle-ci n’a pas la compétence économique et ne peut donc accorder d’aide directe, elle pourrait racheter les murs de l’entreprise pour un montant de deux millions d’euros.

Son maire, l’ex-LR Gaël Perdriau, va en faire la proposition la semaine prochaine au conseil municipal. Le deal : du cash immédiat pour Verney-Carron (du moins rapidement, le temps que les formalités soient réalisées) qui devra, en échange, rembourser un loyer correspondant au montant du prêt contracté sur dix ans par la Ville dans le cadre de cet investissement immobilier.

« J’ai souhaité proposer cet effort de notre ville afin de permettre (…) la relance de Verney-Carron tout en préservant les intérêts de la collectivité. À un moment donné, les mots ne suffisent plus, il faut agir », explique Gaël Perdriau.

Cette option serait a priori soutenue par l’opposition municipale, à condition « que cette solution permette réellement de sauver Verney-Carron et pas d’arroser le sable », explique Isabelle Dumestre, conseillère municipale d’opposition (groupe Saint-Etienne Demain). Des garanties « solides et durables » sur l’emploi devront aussi être apportées.

L’opposition réclame enfin un travail partenarial avec Saint-Etienne Métropole et avec la Région, collectivités qui ont, elles, la compétence économique. Interrogée, Sylvie Fayolle, la présidente de Saint-Etienne Métropole par intérim, précise que la collectivité sera au rendez-vous pour soutenir Verney-Carron, mais qu’il est bien trop tôt pour faire des annonces. La situation politique actuelle du territoire – après le retrait de Gaël Perdriau de la présidence de la Métropole suite à l’affaire du chantage présumé à la vidéo intime (affaire qui n’a pas encore été jugée) – ne facilitant pas les échanges entre ces collectivités. La Région, quant à elle, assure que les organes de la procédure « trouveront si besoin, un complet soutien auprès de l’agence économique Auvergne-Rhône-Alpes ».

Des salariés inquiets

Au milieu de tout cela, se trouvent les 67 salariés de Verney Carron, cette entreprise dont l’histoire repose sur l’arme de chasse mais qui dernièrement s’était repositionnée, avec un succès relatif, sur le marché de la défense. Pour mémoire, son contrat de 36 millions d’euros annoncé en novembre 2023 pour la fourniture de 10 000 fusils d’assaut, 2 000 fusils de précision et 400 lance-grenades n’a jamais été concrétisé (même s’il ne serait pas caduc selon Hugo Brugière, dirigeant de Cybergun).

Lire aussiMilitaire : Verney-Carron ne peut toujours pas lancer la production des 12.000 fusils destinés à l’Ukraine

Pour la première fois, ses représentants syndicaux (CGT, unique syndicat représentatif) ont organisé une conférence de presse ce lundi pour faire entendre leur voix, et leur inquiétude. Ils craignent que la liquidation soit prononcée le 9 avril prochain, à l’occasion du prochain rendez-vous avec le tribunal de commerce de Saint-Etienne. Pour eux, Cybergun a très clairement manqué de vision industrielle.

« Depuis l’entrée au capital du groupe Cybergun, l’entreprise a été à de nombreuses reprises mise en avant dans les médias par son dirigeant lors de grandes annonces. Les salariés de Verney-Carron n’ont rien vu arriver de ces hypothétiques annonces et n’ont au contraire pu que constater le déclin de l’entreprise », expliquent les délégués CGT.

Qui ajoutent : « L’entreprise est presque à l’arrêt aujourd’hui faute de matière première pour assurer les commandes et avec un chômage partiel important ».

Lire aussiComment le belge FN Browning Group va mettre la main sur Verney-Carron

Ils disent soutenir la proposition de FN Browning Group, dont ils estiment partager le même ADN industriel, tout en restant vigilants sur une potentielle casse sociale. Pour l’heure, l’offre ne leur a pas été présentée en détail. Ils réclament le soutien de l’État pour permettre à l’entreprise de sortir de cette impasse. Mais aussi sa vigilance.

« Nous demandons une entrée au capital de l’État, aux côtés de FN Browning, afin de pouvoir assurer un contrôle et un maintien de l’activité en France. En cas de désistement du groupe belge, nous demandons à ce que l’État prenne toutes ses responsabilités pour maintenir ces compétences stratégiques en France ».

L’argument qu’il s’agit d’une activité de défense n’est pas recevable du côté de Bercy. « D’accord il s’agit d’une entreprise familiale et historique dans son territoire, mais on parle dans ce dossier de fabrication de fusils de chasse et donc d’une activité civile », explique le ministère auprès de La Tribune. De leurs côtés, les responsables syndicaux de l’entreprise rappellent que la CGT défend la création d’un pôle public national de défense « garantissant à la France les moyens de sa défense et de sa sécurité ».


25 Mars 2025, 12:40

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