Alors que 42 % des salariés du secteur privé ont été en arrêt pour raisons de santé depuis le début de l’année, un niveau stable par rapport à 2023, les signaux de fatigue et de mal-être au travail s’accumulent, notamment chez les jeunes et les managers. C’est ce que révèlent deux études publiées ce jeudi, respectivement par Malakoff Humanis et le cabinet Ekilibre.
Selon le baromètre annuel de l’absentéisme mené par l’Ifop pour Malakoff Humanis, les jeunes salariés (18-34 ans) restent les plus exposés aux arrêts maladie (47 %, et même 49 % chez les 18-30 ans), un taux supérieur à la moyenne nationale. Les plus de 50 ans, à l’inverse, sont nettement moins touchés (32 %). Les managers apparaissent également comme une population vulnérable, avec un taux d’arrêts atteignant 53 %, en hausse de huit points sur un an, retrouvant ainsi leur niveau de 2022.
Maladies courantes et troubles psychologiques
Les secteurs les plus concernés par les arrêts sont la santé (53 %), le BTP (48 %, en forte progression) et l’industrie (44 %). Les arrêts de courte durée (un à trois jours) sont en légère hausse, tandis que ceux de durée moyenne reculent et que les arrêts longs (plus de 30 jours) restent stables.
Si les maladies courantes et le Covid restent les principales causes d’arrêt (40 %), les troubles psychologiques – dont le burn-out -, deviennent le deuxième motif (16 %), devant les troubles musculosquelettiques (14 %) et les accidents (13 %). Un quart des arrêts de longue durée sont désormais liés à des troubles psychiques, souvent causés par des exigences professionnelles jugées trop fortes (34 %) ou des pratiques managériales problématiques (25 %).
Stress et pénibilité
Ces données font écho aux résultats d’une autre enquête, menée cette fois par OpinionWay pour le cabinet Ekilibre, spécialisé dans la santé psychologique au travail. Si une majorité de salariés (68 %) se déclarent globalement satisfaits de leur travail, la fatigue, le stress et la pénibilité sont omniprésents : 40 % rapportent une fatigue quotidienne élevée, et près d’un tiers un stress important.
La souffrance psychologique s’ancre dans le quotidien professionnel : un salarié sur cinq dit avoir pris un arrêt maladie pour raisons psychiques ou physiques en lien direct avec son travail au cours des six derniers mois. Pire encore, 23 % déclarent avoir été victimes de violences dans le cadre professionnel, qu’elles soient internes ou externes à l’entreprise. Enfin, plus de la moitié des sondés (55 %) estiment que leur employeur n’agit pas suffisamment pour préserver la santé mentale des collaborateurs.
L’enquête Ifop pour Malakoff Humanis, menée depuis 2016, a été réalisée auprès d’un échantillon représentatif de 400 dirigeants d’entreprises et 3 000 salariés du secteur privé du 6 au 30 janvier 2025. L’enquête Opinionway pour le cabinet de conseil Ekilibre a pour sa part été réalisée en ligne du 28 avril au 9 mai auprès d’un échantillon représentatif de 1 025 salariés du public et du privé.
(Avec AFP)
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La Tribune