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Fait divers
Par Marianne avec AFP
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Une attaque d’une violence rare en milieu scolaire. Ce jeudi, à Nantes, un adolescent de 15 ans a poignardé quatre camarades, tuant une lycéenne. L’auteur, Justin P., 15 ans, avait diffusé un manifeste idéologique à ses camarades avant d’agir et d’être maîtrisé par un membre du personnel. Les autorités s’interrogent sur le mobile, tandis que le parquet antiterroriste évalue une possible saisine.
Jeudi 24 avril, vers 12 h 30, un élève de seconde a attaqué quatre de ses camarades au couteau dans le collège lycée privé Notre-Dame-de-Toutes-Aides, situé à l’est de Nantes. Une lycéenne a été tuée, trois autres élèves ont été blessés. L’auteur présumé, Justin P., 15 ans, a été interpellé après avoir été maîtrisé par le responsable informatique de l’établissement, selon une source proche du dossier.
Les premiers éléments de l’enquête font état d’une attaque brutale dans deux salles de classe. L’adolescent portait un gant à la main droite, un pantalon noir, des chaussures de sécurité, et se déplaçait avec une cagoule, un casque et des lunettes teintées, retrouvés à proximité. Deux couteaux ont été saisis : un couteau de chasse avec lame ensanglantée et un couteau pliable refermé.
Un manifeste envoyé avant l’attaque
Peu avant de passer à l’acte, Justin P. a envoyé un document de plus de dix pages via l’espace numérique de travail (ENT) du lycée à l’ensemble de la communauté scolaire. Intitulé L’action immunitaire, ce texte expose une vision apocalyptique du monde : le jeune homme y dénonce « l’écocide globalisé », « la violence systémique » et « l’aliénation sociale », appelant à une « révolte biologique » pour « restaurer l’équilibre naturel, même cruel ».
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Selon des élèves interrogés sur place, l’assaillant était perçu comme « dépressif » et « fasciné par Hitler » selon une collégienne de 3e, jointe par l’AFP. Le jeune homme, né en 2009 à Saint-Herblain et résidant à Sainte-Luce-sur-Loire, était inconnu des services de police, de justice et de renseignement. À l’arrestation, il aurait demandé à un policier de « lui tirer une balle dans la tête ».
Un autre élève de troisième, L., joint par l’AFP, explique s’être caché dans les toilettes après avoir entendu des cris et vu des adultes crier : « Cassez-vous, il y a quelqu’un avec un couteau ! » Il évoque un élève « bizarre », suivant « des groupes néonazis sur les réseaux sociaux ».
Réactions politiques et enquête en cours
La rue menant à l’établissement est bouclée par un périmètre de sécurité. De nombreux policiers et militaires de l’opération Vigipirate sont sur place. Une conférence de presse du procureur de Nantes est attendue à 19 heures. Le parquet national antiterroriste (PNAT) a indiqué être en évaluation pour décider d’un éventuel rattachement du dossier.
Les ministres de l’Éducation nationale et de l’Intérieur, Élisabeth Borne et Bruno Retailleau, ont annoncé leur venue à Nantes dans l’après-midi. Mme Borne a exprimé sur X sa « solidarité aux victimes et à la communauté éducative ».
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Dans un contexte de recrudescence d’agressions au couteau en milieu scolaire, la ministre a annoncé un durcissement des règles : tout élève pris en possession d’une arme blanche fera désormais l’objet d’un conseil de discipline systématique. En mars, un télégramme ministériel demandait déjà la mise en place de « contrôles aléatoires aux abords des établissements scolaires » d’ici la fin de l’année.
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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne