Emmanuel Macron est arrivé dimanche à Nuuk peu avant midi. À sa descente d’avion, il a été accueilli par des dizaines d’habitants brandissant le drapeau rouge et blanc du Groenland. « Je viens dire la solidarité de la France et de l’Union européenne pour la souveraineté et l’intégrité territoriale de ce territoire », a déclaré le président français, aux côtés de la Première ministre danoise Mette Frederiksen et du chef du gouvernement groenlandais Jens-Frederik Nielsen.
Ce soutien intervient après les déclarations répétées de Donald Trump, qui affirme vouloir « mettre la main sur le Groenland » pour des raisons de sécurité internationale. Le président français a dénoncé cette posture : « Ce n’est pas ce qui se fait entre alliés », a-t-il tranché.
Défense, climat, métaux rares : un territoire sous pression
Le Groenland, vaste territoire recouvert à 80 % de glace, attise les convoitises. Riche en terres rares, situé sur la trajectoire directe entre la Russie et les États-Unis, il abrite la base militaire américaine de Pituffik, maillon clé du bouclier antimissile américain. L’Arctique devient aussi une zone stratégique pour les nouvelles routes maritimes. L’Otan a annoncé l’installation d’un centre de commandement en Norvège. Le Danemark, de son côté, a promis deux milliards d’euros pour renforcer la sécurité dans la région.
Face à ces enjeux, « la France entend réinvestir massivement dans les connaissances de ces écosystèmes », a souligné l’Élysée, évoquant l’héritage de Paul-Émile Victor. Le président devait se rendre, si la météo le permet, sur un glacier du mont Nunatarsuaq, où la fonte de la glace s’accélère sous l’effet du réchauffement climatique.
Une nouvelle architecture de coopération
Contrairement au Danemark, le Groenland ne fait pas partie de l’Union européenne mais reste un territoire associé. Emmanuel Macron a indiqué vouloir réfléchir à « la meilleure architecture possible entre l’Union européenne et le Groenland ».
Cette visite tranche avec celle du vice-président américain JD Vance, le 28 mars dernier, cantonné à la base de Pituffik après des propos très critiques sur la gestion danoise. Il avait alors affirmé que « le Danemark n’avait pas fait du bon travail pour le peuple du Groenland ». Mette Frederiksen s’est félicitée dimanche de « ce témoignage concret de l’unité européenne ». La visite d’une centrale hydroélectrique financée par l’Union européenne a toutefois dû être annulée en raison du mauvais temps.
(Avec AFP)
À lire également
latribune.fr