Après l’acier et l’aluminium, en attendant le bois de construction ou le cuivre, le président américain Donald Trump a ajouté mercredi un nouveau secteur d’activité à sa liste, en confirmant des droits de douane de 25% sur « toutes les voitures qui ne sont pas fabriquées aux Etats-Unis ». Ces nouveaux droits de douane sur les voitures entreront en vigueur le 2 avril
Un nouveau coup dur pour le secteur de l’automobile, qui a déjà été secoué par les précédentes annonces en la matière. Début février, l’annonce de 25 % de droits de douane sur les produits canadiens et mexicains a fait trembler le secteur, alors que la chaîne de production des principaux constructeurs automobiles américains est largement intégrée entre les trois pays nord-américains.
Usage extensif
Leur report, jusqu’au 2 avril, avait alors constitué un soulagement pour l’industrie, avant que ceux imposés cette fois sur l’acier et l’aluminium, effectifs depuis mi-mars, ne viennent les remettre sous tension. Près de la moitié de l’acier et de l’aluminium consommés par les industries américaines est en effet importée.
S’il n’avait pas imposé de droits de douane sur l’automobile durant son premier mandat, Donald Trump avait demandé au représentant de la Maison-Blanche au Commerce (USTR) de lancer une enquête sur le sujet, qui a été finalisée en 2019.
Cette nouvelle taxe vient s’inscrire dans un usage extensif des droits de douane par le président américain, alors que la prochaine étape, considérée comme la plus importante, devrait intervenir le 2 avril. Donald Trump devrait alors, dans ce qu’il décrit comme le « jour de la libération », annoncer la mise en place de droits de douanes dits « réciproques », qui concerneront l’ensemble des produits importés aux Etats-Unis. Donald Trump a néanmoins indiqué ce mercredi soir que ses futurs droits de douane réciproques seront « très cléments ».
« Ni exemption, ni exception »
Le principe des droits de douane « réciproques » est que les produits provenant d’un pays et entrant aux Etats-Unis seront désormais taxés au même niveau que le sont les produits américains exportés vers ledit pays. Mais s’il avait affirmé dans un premier temps qu’il n’y aurait « ni exemption, ni exception », Donald Trump a affirmé mardi sur Newsmax qu’il serait « probablement plus indulgent que réciproque ». « Parce que si j’étais réciproque, ce serait très difficile pour les gens », a-t-il dit.
L’annonce de droits de douane sur le secteur automobile a fait aussitôt baisser les titres des constructeurs de véhicules à Wall Street. Vers 19H50 GMT, General Motors reculait de 3,06 %, Tesla chutait de 6,09 % et Stellantis de 3,99 %. Les constructeurs américains ont des usines à l’étranger qui alimentent le marché américain, principalement au Canada et au Mexique. Ford, par exemple, importe l’une de ses camionnettes depuis la Turquie.
Selon le site de ce constructeur, environ 20 % de ses véhicules vendus aux Etats-Unis sont importés, mais un certain nombre de pièces des véhicules assemblés aux Etats-Unis proviennent également du Canada ou du Mexique. General Motors importe de son côté annuellement environ 750.000 véhicules depuis le Canada et le Mexique, ce qui en fait le premier importateur, tous constructeurs automobiles confondus.
À lire également
La Tribune (avec AFP)