Tara Océan s’invite sur tous les fronts. Dans le cadre de sa mission UNOC, la fondation d’utilité publique consacrée à l’océan multiplie les plaidoiries, ces espaces de dialogue et de partage de connaissance qui visent à mieux faire comprendre l’océan et donc à le protéger. Après Liverpool, dédié au sujet de la protection de l’Antarctique, Brest, à celui des Aires Marines Protégées et Etel, sur la pêche durable, la goélette scientifique Tara vient d’arriver à Marseille. Une première escale méditerranéenne, dédiée à la pollution plastique, qui en préfigure d’autres, sur l’Ile de Porquerolles, à Antibes puis à Monaco, avant de jeter les amarres à Nice pour la troisième Conférence des Nations Unies sur l’Océan (UNOC 3), co-organisée par la France et le Costa Rica en juin.
Osaka 2025
Mais c’est de l’autre côté du monde, au Japon, que les équipes de la fondation s’activent actuellement. Partenaire de l’exposition universelle d’Osaka, qui a ouvert ses portes mi-avril pour 6 mois, Tara Océan va investir le Pavillon France pour près d’un mois. « C’est une opportunité unique pour sensibiliser la communauté internationale, en particulier le Japon, à l’importance de la préservation de l’Océan et encourager l’action collective », explique Romain Troublé, son directeur général. Qui s’est engagé dans l’aventure en faisant le choix d’aborder le sujet par le biais de l’alimentation. « Les Japonais ont un rapport à l’océan différent du nôtre. La mer loisirs là-bas n’existe pas ou peu, elle se consomme, quand elle ne vient pas envahir les terres lors de tsunamis. Nous avons donc décidé de parler de la santé des océans à partir des poissons qu’ils mangent, soulignant l’importance d’un environnement sain pour une alimentation saine », résume-t-il.
Pour se faire, Tara Océan s’est adjoint les services de l’artiste Jean Jullien et de son univers pop culture, dont les illustrations, souvent humoristiques, questionnent le monde et la relation entre l’homme et son environnement. Son défi consistera à faire passer le message de Tara Océan aux 29.000 visiteurs quotidiens qui arpentent, à raison de 60 personnes toutes les 100 secondes, le Pavillon France.
Missions de recherche
Avec Osaka 2025, Tara Océan veut conforter ses actions de sensibilisation et « donner du poids au sujet de la mer » au Japon, où la fondation est présente depuis 2016. Elle y mène à cet égard plusieurs sujets de recherche. Ainsi, la mission Tara Jambio Microplastic, qui s’est achevée en 2023 et dont les résultats vont être publiés sous peu. L’objectif est de mesurer la pollution plastique à la sortie des fleuves japonais. « Les données montrent que cette pollution n’est pas qu’exogène, elle est aussi la résultante des activités endogènes », relève Romain Troublé. Une autre mission, amorcée en 2024 et d’une durée de 2 ans, s’intéresse au mécanisme de séquestration du carbone à travers les différents écosystèmes marins explorés. « Nous échantillonnons pour essayer de comprendre comment ces écosystèmes se comportent, à l’est comme à l’ouest de Japon, et ainsi développer une méthode. » Une quinzaine de chercheurs japonais sont associés à cet objectif, tous convaincus, à l’image du directeur général de Tara Océan, que « beaucoup du futur de l’humanité se joue dans l’océan, ne serait-ce qu’au niveau de l’impact carbone, du climat, de la nourriture… »