Le dollar est sous le feu des projecteurs en 2025, avec une baisse de plus de 10 % par rapport aux principales devises, sous l’effet de la politique de Trump. Loin d’être un simple indicateur théorique réservé aux économistes, l’évolution du billet vert a des conséquences concrètes pour les épargnants.
AppleLes premiers impactés sont, naturellement, ceux qui ont investi en actions américaines. Quand vous achetez une action comme , vous misez aussi sur le dollar. Si Apple vaut 200 dollars quand l’eurodollar est à 1,05, cela représente un investissement de 190,50 euros. Mais si quelques jours plus tard l’action vaut 210 dollars alors que l’eurodollar est monté à 1,12, votre position ne vaut plus que 187,50 euros. Résultat : malgré la hausse du titre, la baisse de la devise américaine a généré une perte.
Pour se prémunir contre ce risque, ou spéculer sur la baisse du billet vert, il existe des instruments de couverture, appelés options « call » et « put », pour miser sur la hausse du dollar. La valeur d’un « call » grimpe lorsque l’euro s’apprécie face à la devise américaine. Mais attention, ces options peuvent générer de fortes pertes si la tendance s’inverse.
Deux types d’instruments accessibles aux particuliers existent, disponibles chez la plupart des courtiers. Les warrants, d’abord, ont l’avantage d’être peu coûteux, avec ainsi une perte limitée en cas de mauvais pari. En revanche, ils ont une durée de vie : une fois l’échéance atteinte, la couverture s’arrête. Les turbos, quant à eux, n’ont pas d’échéance mais peuvent coûter plus cher si le scénario anticipé ne se produit pas. Il existe d’autres produits comme les CFD, les forwards ou encore les collars, mais ils sont réservés aux investisseurs avertis et ne sont disponibles que chez des brokers spécialisés.
Outre les actions, les fonds d’investissement peuvent être impactés par une baisse du dollar. Ceux investis en actions ou obligations américaines, même partiellement, sont concernés. Cela vaut donc pour les fonds dits mondiaux, souvent largement exposés aux États-Unis. Contrairement à une idée reçue, vous subirez les fluctuations de change, que la part du fonds soit libellée en euros ou en dollars.
Dans le premier cas, c’est la société de gestion qui convertit les dollars en euros. Dans le second, c’est votre courtier, ou votre assureur, qui se charge de la conversion. Dans les deux cas, votre performance dépendra du taux de change. Il n’y a qu’une exception : les parts « hedgées », souvent identifiées par un H, pour lesquelles la société de gestion neutralise l’effet du taux de change en le fixant (souvent 1 pour 1).
Gestion du risque
Enfin, même des investissements qui ne semblent pas concernés par la devise américaine peuvent l’être. L’or, le pétrole ou encore le bitcoin ont une cotation officielle en dollars. Si l’or franchit les 3 000 dollars mais que le billet vert baisse dans le même temps, votre performance peut être nulle, voire négative, en euros.
Rappelons également que, pour les investisseurs qui ne s’exposent qu’à des actifs européens, l’évolution de l’eurodollar compte. Un euro faible augmente le coût des importations de matières premières et peut provoquer de l’inflation. Or, depuis la crise énergétique de 2022, les épargnants savent que l’inflation affecte leur pouvoir d’achat mais aussi la performance réelle de leur épargne… La gestion de votre risque de change est donc essentielle pour vos placements.
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Marc Fiorentino