Diplômé en philosophie politique, Baptiste Detombe publie son premier livre, « L’homme démantelé » (Artège), un essai percutant dans lequel il détaille les dangers sociaux, cognitifs et anthropologiques que fait peser le numérique sur nos existences.
Le numérique consume-t-il nos existences ? C’est la thèse avancée par Baptiste Detombe, dans son premier ouvrage, L’homme démantelé (Artège). Le jeune homme qui n’a encore que la vingtaine, constate avec lucidité les dangers que fait porter sur nos sociétés l’industrie numérique, sans pour autant sombrer dans le catastrophisme ou la technophobie. Selon lui, les réseaux sociaux, entendus au sens large, sont à la fois néfastes pour le cerveau, pour la santé mentale et pour le lien social. Entretien.
Marianne : En quoi le numérique « consume nos existences », comme l’affirme votre ouvrage ?
Baptiste Detombe : Parce qu’il affadit complètement le réel. Le numérique, c’est avant tout une réalité qui est à la fois désensualisée, dans laquelle les sens ne sont pas mobilisés, mais aussi une réalité qui est décontextualisée. Il s’agit d’une expérience un peu inexpérimentable, qui ne permet pas la formation plastique du cerveau. Elle ne participe pas à créer des mémoires, des souvenirs riches et ne restera donc pas gravée dans l’individu.