C’est une quasi-certitude, la Banque centrale européenne va annoncer, ce jeudi, la sixième baisse des taux directeurs depuis juin. Une diminution attendue de 0,25 point de pourcentage qui ramènera son taux principal à 2,5 %, loin des 4 % de septembre 2023. Une bonne nouvelle pour les emprunteurs — dont les taux de crédits sont influencés par les décisions de l’institution — mais qui commence à inquiéter.
Affirmant que l’inflation devrait retomber à 2 % d’ici la fin de l’année, la BCE est entrée dans un rythme de baisse des taux progressif pour relancer une croissance européenne ayant terminé l’année 2024 avec un faible taux de 0,8 %. Un assouplissement monétaire jusqu’alors partagé par la Fed, qui a aussi vu son inflation ralentir tout au long de 2024.
Mais en janvier, l’institution américaine a brusquement stoppé la descente de ses taux, qu’elle a maintenus en janvier à 4,25 % et 4,5 %. Pire, à cause de la peur d’un rebond de l’inflation dû à la politique de Trump, les analystes ne s’attendent plus qu’à une seule baisse au deuxième semestre 2025, alors qu’ils en anticipaient deux cette année en décembre. « Si l’inflation remonte aux États-Unis à cause des droits de douane, cela pourrait même amener la Fed à augmenter à nouveau ses taux directeurs », prévient Eric Dor, directeur des études économiques à l’IÉSEG School of Management.